Clé en main. (Eversharp)
C’est là, faut que j’y aille,
On m’attend
J’appuie sur la sonnette
On m’ouvre
J’entre.
On est là haut
Au bout des escaliers
Au delà de la porte
Je respire.
On me regarde, me tend une main,
J’avance la mienne.
On me fait signe, on me dit : « C’est par ici. »
Je le suis.
On m’introduit dans la chambre, on me montre le divan, le lit
Je m’écroule.
On s’assied, on s’installe, on attend
Je la boucle.
On se tait, on m’étire la langue,
Je ris.
On me dénoue la gorge,
Je pleure.
On reste impassible,
Je crie.
On fait une ordonnance,
Je lis :
« La clé des chants a un prix. »
Je fronce les sourcils.
On tousse
Je m’impatiente.
On insiste
Je relis :
« La clé des champs a un prix. »
J’ouvre les yeux
On renifle
Je gémis , je me risque
Je raconte les courses, les batailles,
On écoute
J’explose les mines
On entend
J’arrête les tirs
On approuve
Je persiste
Je signe
On fait confiance.
Je m’allonge
Je me déplie
Je m’accouche dans les blés
C’est une fille !
On est content
On sourit.
Faut que j’y aille
Faut que j’y retourne
On m’ y attend
Je m’y retrouve
C’est là, chez lui.