Parce qu'une colombe a roucoulé (Lorraine)
Tu t’agrippes à l’interrogation du monde. Où allez-vous, toi et ton petit chapeau melon de bonhomme ? Tu tournicotes, tu t’accroches, tu t’envoles. Le vent souffle, ferme bien le col de ton grand manteau d’hiver, ta route est longue. Je te vois, apeuré et pourtant ineffablement heureux.
Tu ne t’attendais pas à ce voyage improvisé par-dessus les maisons. Un coup de spleen t’a happé comme tu regardais la lune . Tu te demandais pourquoi, où, comment, toutes ces questions inutiles et tellement ennuyeuses, celles que tout le monde ressasse et qui n’ont jamais de réponse.
Et puis soudain, parce qu’une colombe a roucoulé avec étonnement en ce crépuscule de février, un printemps t’est venu au cœur, si gonflé d’espérance, si léger, qu’il t’a emporté dans un frémissement d’ailes.
Le ciel est devant toi. Cueille les étoiles comme autant de fleurs et fais-nous rêver, petit homme insolite, même s’il y a beaucoup de vent. Surtout s’il y a beaucoup de vent…