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Paroles Plurielles
26 février 2006

Est-ce que vous pleurez mon Oncle ? (Croart

Voyez vous tout ce sang répandu ? Oh je sais que de la ou vous êtes, vous n’entendez plus rien, vous ne voyez plus rien !
Après tout qu’en sais je ?
Peut-être que réellement la poussière des morts se colle sur la peau des vivants, peut-être qu’en dehors des gênes  que vous m’avez transmis (on me dit si souvent que je vous ressemble tant !), cet amour des mots, ce plaisir innommable lorsque la plume glisse sur le papier, peut-être est-elle également en moi cette graine de la discorde, ce monstre aux innombrables tentacules ?Les actes des grands hommes excusent-ils leurs faiblesses ? Comment un poète peut-il devenir assassin ?
Car c’est ce que vous étiez, OUI, mon Oncle, un assassin…même si ce mot dans notre famille s’appelle héros, moi je sais aujourd’hui, que je ne serais jamais comme vous !!!Jamais pour écrire mon livre, je ne tremperai ma plume dans le sang dusse-je le payer au prix fort, que ma muse m’abandonne à tout jamais !
Parce que moi mon Oncle je pleure !!!Je pleure quand je vois un enfant la jambe arrache par une mine, je pleure en pensant atout ce gâchis, un frère dresse contre son frère, une mère en proie à la douleur meurtrière, j’entends leurs cris et leurs cauchemars et je sais que la peur et le dégoût seront maintenant leurs seuls compagnons!
Je pleure en entendant mon nom et j’ai honte
Et vous mon Oncle pleurez vous ?

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Commentaires
M
où le héros, jeune intello bourgeois mais révolutionnaire, pour prendre de l'importance dans son parti, doit tuer un chef communiste. <br /> " Car c’est ce que vous étiez, OUI, mon Oncle, un assassin…même si ce mot dans notre famille s’appelle héros "... Bon, dans le bouquin, si je me souviens bien, il n'y arrive pas car il finit par se lier d'amitié avec lui... ou il le tue pour d'autres raisons... Mais bon... <br /> C'est un peu comme si tu posais la même question que Sartre à travers les mains sales de cet oncle : Le crime au nom d'un idéal révolutionnaire ou politique est-ce un crime comme les autres ou non ? <br /> (Nombreux sont les révolutionnaires célèbres, à commencer par Che Guevara, qui ont du "sang sur les mains")... <br /> Merci Croart pour ce texte mystérieux et envoûtant qui donne envie d'une suite :)))<br /> A bientôt de te lire!
C
je pense que le bruissement de la plume sur le papier est compatible avec le malheur à d-écrire, l'écrivant,écrivain(c'est rigolo d'ailleurs car les écrits ne sont jamais vains pour ceux qui lire ou entendre),le poete ont a mon avis pour mission de lutter à leur maniere,c'est ce qu'ils ont d'ailleurs fait à travers les siecle.
P
"Peut-être que réellement la poussière des morts se colle sur la peau des vivants"<br /> quelle belle phrase... elle colle parfaitement à ma conviction profonde, qu'on emporte avec nous, partout et toujours, nos disparus.<br /> beau texte, les non-dits sont presque plus parlants que le reste... bravo.
C
Merci pour ce texte qui me pousse à me poser une question fondamentale. Certes, la plume glissant sur le papier offre à l'écrivant un bonheur indicible. Mais ce bruissement est-il compatible avec les malheurs à décrire, les souffrances au mettre au jour? Je pense qu'écrire avec ses larmes... c'est aussi parfois faire "oeuvre utile"!
C
On ne sait pas très bien qui est cet Oncle, et pourqoi il serait un assassin...plutôt qu'un héros...<br /> L'antinomie des mots est très forte...<br /> On peut tout imaginer<br /> <br /> "Je pleure en entendant mon nom et j’ai honte"<br /> <br /> C'est un texte un peu envoûtant par le mystère qu'il recèle...<br /> J'aime beaucoup cela
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