Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Paroles Plurielles
28 juin 2006

Puissance du ressac (Alceste)

Une seule jambe se balançait , agacée au dessus de l’eau d’un vert profond, mais sale, du port , l’autre était repliée comme en demi lotus .Le soleil chauffait ses jambes et son cou tandis que le vent donnait cette caresse, qui faisait supporter cette brûlure . Elle sentait la chaleur lourde de force contenue de la main qui était placée sur son épaule , elle pesait pesait  pesait .La moiteur de son corps, alangui par ce midi estival , la happait dans son inconfortable étreinte .
Elle aurait voulu que ce poids se relâche, la quitte, la laisse ,elle aurait voulu respirer mais non , elle était comme plaquée au sol par une technique martiale, comme immobilisée impitoyablement .
Je ne crois pas que ce soit une bonne idée Mark , non je crois pas vraiment !
En même temps son regard s’agitait comme un animal paniqué cherchant à fuir , cherchant une opportunité de fuir ,elle se sentait prise au piège .
Elle sentait dans ses muscles cette immenses lassitude qui la poussait à renoncer à se battre, à tendre ,à baisser la tête ; elle n’eut que la force de redire encore une fois :
Non je ne crois pas tu sais !
Elle sentit la main qui maîtrisait mal une violence impatiente ! elle sentit l’orgueil ,l’absence de doute, l’incompréhension le refus de l’autre réalité ,celle qui n’était pas la sienne .L’incapacité à ,ne serait ce qu’imaginer ,que l’autre ne puisse pas vouloir son vouloir !
Enfin cette voix qu’elle avait tant aimée ce ton si doux qui cachait si bien la volonté implacable la force terrible de «  l’avancer  » vers le projet , le but ,ce «  vouloir» en mouvement , cette voix,  commença à la caresser lentement, dans un flot de mots qui lui rappelait le mouvement de ressac de la vague, sur la grève à côté du bassin du port , cette grève ou ils marchaient tout à l’heure en silence .Elle eut la tentation , comme dans un grand abandon érotique de se laisser effondrer dans les puissantes étreintes de ces mots , de n’être encore une fois plus que sa chose celle qui voulait ce qu’il voulait , cet objet consentant du désir .Ce ressac tel un acte amoureux l’entraînait et la retirait de son vouloir,de son destin personnel .Elle sentit qu’elle perdait pied , elle sentit sa faiblesse immense , cette force féminine qui fait le monde dans sa passivité faite de puissance . Cette force à accepter à épouser la volonté de l’univers , cette fécondation du sens mystique du monde .Oui , vient cette force qui me prends moi la femme LA FEMME . OUF , NON NON NON NON ! voilà elle avait subit cette emprise qu’elle avait fuit ce jour bénit entre tous , ce jour de liberté .
Voilà , tu vois , ce soir de fumée de jazz , dans ce pub américain , seule, une légère ivresse la portait ,avec les vagues du blues , la tête en arrière, elle tombait . Il s’est assis à sa table sans prendre garde , un peu déconnecté visiblement . Quand il a constaté sa présence il a dit bonjours vous ! elle lui a répondu bonjour toi , t’es qui ? Je sais pas et vous ? moi non plus !
Ils parlèrent se livrèrent , s’ouvrirent toute la soirée entre deux ivresses , puis il se sentirent obligé de faire l’amour mais cela avait si peu d’importance !  ce fut sans lendemain .
Mais pour elle ,cela avait beaucoup d’importance !elle ne supportait pas la trahison . Mark sut très vite car elle voulait qu’il sut .Elle ne s’aimait plus , ce n’est pas lui qu’elle n’aimait plus .
Tout avait ce goût de cendre , cette amertume de la vérité de la vie . Elle avait refusé d’y croire et pourtant c’était vrai .Elle n’avait plus envie d’elle .  Rester comme un animal blessé dans son trou et c’est tout .
Lui , n’avait pas accepté ; il disait qu’aucun homme ne pouvait avoir la prétention d’être parfaitement fidèle .Alors ils s’étaient retrouvés dans ce vieux port de Bretagne si cher à leur cœur , disait il .
Pour lui rien n’avait changé , il l’aimait il la  voulait  . Mais justement elle ne voulait plus être voulue !Elle ne se voulait même plus , alors !
Qu’as tu à perdre Hélène finit il par lui dire !
Justement se dit elle : rien ! voilà  ,plus rien .Elle se disait qu’elle ne pouvait plus exister , qu’elle ne serait plus que l’ombre d’elle même .Comment avoir le goût de soi , il paraît que cela s’apprends qu’on s’y fait .
Elle se dit qu’elle n’était déjà plus là , qu’elle était morte que c’était bon mais pas encore assez , qu’elle voulait mourir encore plus , mais voilà la suite c’est plus dur .
Elle se dit que finalement, quelle importance cela pouvait il avoir de s’offrir à celui qui ne la verrait plus …………

Publicité
Commentaires
C
Alceste...Je te propose quelque chose: un truc que l'on donne à ceux qui aiment écrire, et qui sont prêts à s'améliorer:<br /> Tu lis ton texte tout haut...tu verras aussitôt ses petites lourdeurs, ses répétitions superflues, ses fautes de temps...<br /> <br /> Aie, j'ai l'air d'être négative, ici...<br /> <br /> Non, parce qu'il y a de bonnes choses dans tes mots, toute une atmosphère que tu rends (entre autres, c'est intéressant d'entrer dans la psy féminine quand on est un homme..<br /> Je me demande si tu ne gagnerais pas pour la prochaine consigne à écrire au présent...
Publicité