Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Paroles Plurielles
1 juillet 2006

Un rendez-vous divin (Alceste)

«  L’unique ascenseur de l’immeuble est momentanément hors d’usage  »

Vincent regarde hébété l’affichette sur la porte d’acier , écrite à la main , sur un banal carton , contrastant avec l’ambiance hi Tech du hall de l’immeuble de 120 étages de la société « O  isumi takayashi , electronic and co » . Son regard se tourne avec angoisse vers la porte signalée « sortie de secours » avec le pictogramme « escalier » , il a rendez vous au dernier étage !
Par principe , d’une main moite , il pianote sur son agenda électronique et vérifie que c’est bien ce jour et à cette hauteur qu’il a rendez vous .
Un entretien d’embauche avec le DRH de cette société , cela ne se refuse pas quand on est au chômage depuis 1 an malgré un doctorat en physique nucléaire , un master en nanotecnologiques et un diplôme d’ingénieur système réseaux en informatique .
D’un regard circulaire , il embrasse le vaste hall curieusement désert et ne s‘explique pas non plus l’absence contre toute logique de nombreux ascenseurs compte tenu de la taille du building  , de zone d’accueil et de l’activité effrénée qu’on s’attend à trouver au siège de cette société internationale .
C’est avec appréhension qu’il pousse la porte fatidique pour ce retrouver dans un escalier minuscule , aux marches de granit usé . Il reconnu cette ambiance humide et tellurique de cave , celle la même qu’il le terrifiait quand enfant il descendait dans les sous sols de l’ancestrale maison .
Sa main essuie le mur de pierre brut  , qui suinte d’humidité . Un instant il a envie de faire demi tour mais une lassitude intérieur le pousse à mettre le pied sur la première marche .
Il enfile les marches et reprend son souffle à chaque palier étroit , mais ne les compte déjà plus, l’esprit tendu vers cet impossible rendez vous .
Tout de même, il s’étonne de ne croiser personne , mais déjà la logique ne fait plus partie de lui , et l’univers torse de l’escalier l’entraîne dans un vertige ascensionnel . Le temps et l’espace abolis il a déjà oublié pourquoi il gravit en sueur , hors de souffle , ce diabolique escalier .
IL regarde sa montre , cela fait deux  heures qu’il grimpe , et la faim le tenaille .
Il débouche à ce moment sur un nouveau palier , muni à droite d’une sorte de guichet , une petite sonnette en bronze est posée . Machinalement il l’agite , le guichet s’ouvre et une main lui tend une assiette et un verre puis disparaît il ,n’a pas le temps de poser de question que déjà la guillotine du guichet tombe .
Il a oublié le temps maintenant et il continue à monter , il ne sait même plus pourquoi !
Enfin , il lui semble qu’il n’y a plus de marche . Il est devant une gigantesque porte en bois massif , à double battant .Une antique clef est accrochée à un banal clou . Il la prends et ressent le poids de cet alliage trivial , l’examine . Elle est très compliquée , avec son penne déchiqueté , mais n’a rien de Hi tech , ça non !
Il attend puis se résout à l’introduire dans l’huis . L’ébranlement d’un obscure mécanisme fait vibrer la clef entre ses doigts puis la porte s’ouvre d’elle même . Devant lui un homme le regarde et tends la main en lui montrant de l’autre la clef restée enclenchée . Sans réfléchir Vincent se retourne et la lui remet . Sans un mot et sans un regard la silhouette au visage dissimulé par la pénombre , le croise,puis sort par la porte qui se referme lentement .Quand il réalise que de ce côté là il n’y a ni poignée ni serrure il est trop tard .
A ce moment ,il a la même psychologie qu’un condamnée à mort , une sorte de distanciation de détachement de renoncement , et se retournant il examine la pièce dans laquelle il se trouve .Elle est vide , un ordinateur trône au milieu avec un banale chaise en bois . Sur l’écran il y a écrit ceci :
-Bienvenu Monsieur DIEU !
vous commençait tout de suite . !
Vous devait décider du destin de la petite Lim song . Son père élève des volailles , doit elle mourir de la grippe aviaire ?
Il s’assoit et n’espère plus que la venue de son successeur .

Publicité
Commentaires
D
Oui, très bien trouvé. Le suspens monte au fur et à mesure des marches. Je retiens une leçon : se méfier des murs qui suintent dans les escaliers de secours ;o)
P
très original, belles métaphores... j'aime bien l'ambiance, un peu angoissante, au fur et à mesure de la montée... <br /> l'enfer commence, courage monsieur Dieu...
C
Ah oui Alceste...ton texte tient bien la route.<br /> Tu nous entraînes dans les méandres d'un univers fantastique, et on te lit le coeur un peu battant<br /> La "chute" est très bonne, inattendue en fait<br /> (attention aux fautes de frappe, avant je corrigeais, à présent je laisse le texte comme il m'est proposé!)
Publicité