Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Paroles Plurielles
30 septembre 2006

L’amour ennemi (Charlotte)

Je ne l’aime pas mais tant pis…
Je  pense et parle à l’envers
Avec des »pas  »
Avec des « mais »
Avec des « si »
Je le dois :
C’est une question de mort ou de vie.

Je dis  le contraire de ce qui se griffe dans mon cœur,
Je sanglote quand  rient les violons de l’automne,
Et je rigole quand  les larmes chatouillent mes cils.

Je ne l’aime pas.
Je l’écris.
Je le dis et le redis mille fois.
Je le crie pour les convaincre.
Ils ne me croient pas.
Ils disent qu’ils m’ont vue avec lui.
Ils disent que je dois tout dire.
Ils disent que c’est la vérité,
que je suis coupable,
que c’est une faute très grave,
que mes circonstances sont aggravantes,
que je suis une honte pour le pays.
Ils disent que je vais être punie,
que je vais le payer,
que tous  mes cheveux vont y passer.

Je n’ai pas d’armes pour attendrir.

Un amour ennemi m’est tombé du ciel en ce temps de guerre.
Un amour interdit me tend les bras et me déchire dans ma patrie et mon
vertige.
Et  tandis que « les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon
cœur … »
Tandis que « les sanglots longs des violons » annoncent la victoire, la mort
de mon cœur…
Ils débarquent encore une fois avec leurs sales pattes,
Ils  retournent ma tête, exigent un aveu,  un repentir.
Alors j’hurle avec toute ma foi,  je nie :
« Non je ne l’aime pas, je ne connais point cet homme là »
Personne ne me croit.
Tant pis …

Publicité
Commentaires
A
Bravo ! Comme d'hab', excellent<br /> Heureusement que je peux te lire ici, tu me manques à l'atelier ...
D
Avec Charlotte, ça dépote ! Très bien trouvé et très bien rendu. Bravo.
A
Ce texte est vraiment excellent...<br /> Je n'ajouterai rien d'autre, les commentaires précédents expriment largement ce que je pense et ressens.<br /> <br /> ...Si quand même :<br /> <br /> "Je n’ai pas d’armes pour attendrir."<br /> <br /> Très fort ça !
S
C'est vraiment superbe ! Je ne vois pas grand chose à ajouter aux commentaires précédents, Pati et Coumarine notamment ont tout dit.<br /> <br /> J'aime bien le lien entre le poème archi connu de Verlaine et l'image imposé du violoncelle, c'est bien trouvé et permet cette répétition autour de ce thème, qui finira par faire comprendre quel est le sujet du texte, avec cette phrase relevée par Coumarine.<br /> <br /> Ce troisième paragraphe me plait bien, avec cette litanie de mauvaises bonnes raisons qui justifient la lâcheté ; "que mes circonstances sont aggravantes", jolie formule.
M
Très beau texte dont les mots restituent très bien ce que pouvaient ressentir ces femmes tout simplement amoureuses
Publicité