Corcovado (Marie.L)
Au matin le verre était vide. Sur le rebord de la fenêtre ouverte, même le verre était vide.
Ce n'était pas un rêve. Le parapet m'appelait. La peur du vide me retenait.
Derrière ma fenêtre je le voyait : le vide. Même le verre était vide.
J'avais peur de tomber dans cet abîme. Le soleil se levait alors que tout s'animait autour de mon ciel de lit.
J'étais à Rio, mais comment y étais je venu déjà ? Je regardais le Christ de Corcovado lorsque cet emblème de la ville décida d'attraper mon oiseau de paradis préféré. J'avais passé la nuit à discuter avec lui devant un verre et une bouteille de jus de fruits. Cela ne suffisait pas à cette statue de se faire offrir un verre, mais il fallait aussi qu'elle veuille jouer avec mon animal fétiche.
Un coup de froid sur la nuque m'avait secoué et la pluie avait rafraîchi l'atmosphère. Le soleil était immédiatement tombé et le verre ne se remplissait pas.
Au couché du soleil le verre était toujours vide.