Adieu, démons ! (Béa)
Au matin, le verre était vide, et elle n’arrivait pas à comprendre comment un simple verre d’eau avait autant embrumé son esprit !
Alors, elle se souvient, elle se souvient très bien de tout ce qui lui est passé par la tête pendant cette nuit-là.
Elle a revécu la maison de son enfance qui, dans ses souvenirs, n’a rien d’un nid douillet : gigantesque, imposante, froide, autoritaire. Depuis quelques mois, tous ses vieux démons la rattrapent, un par un. Et, depuis ce temps, elle leur fait face, les yeux grands ouverts, comme si le moment était enfin arrivé de les abandonner.
Cette nuit, elle a laissé la tempête se déchaîner mais, cette fois, la mer ne l’a pas engloutie : elle a senti un bras qui lui maintenait la tête hors de l’eau, qui la forçait à reprendre son souffle. Elle n’aurait jamais imaginé que ce bras ait autant de force… petit à petit, elle comprend que cette force, ils se la transmettent mutuellement, en faisant face ensemble à leurs vieux démons qui, étrangement, ont un air de ressemblance !
Ce matin, le jour se lève sur une mer calme, sereine. La maison est perdue dans la brume, et elle se rend compte que ses formes effrayantes ne lui font plus peur.
Elle se sent légère, prête à s’envoler vers cette lumière qu’elle entrevoit au bout du tunnel.
Elle se sent libre, une nouvelle vie commence, une vie où tout est à inventer ; mais ils débordent de confiance, de projets ! Ils ont découvert la tendresse.