Amertume (Brie)
Assis devant son chevalet, empli de vague à l’âme
Il recherchait éperdument cette magnifique inspiration
Qui l’avait surpris, comme dans la mer, une lame
Avait réveillé en lui une étrange sensation
Imperceptiblement la grande idée s’était envolée
Au plus profond des tiroirs de son inconscient
Des méandres enchevêtrés où se mêlaient ses pensées
N’apparaissaient plus que des filaments rouge sang
Une soudaine colère s’infiltra dans tous ses pores
Dans ces nerfs, dans ses veines, dans son esprit
Tout son être contracté en un désespérant effort
S’affirma l’idée qu’ il n’était doué que pour les écrits
Peintre pauvre, pauvre peintre, il resterait toujours
Comme son père le lui avait si souvent reproché
« Peintre, jamais tu ne seras, tu n’en as pas l’amour »
Désormais dans son coeur, un pincement était accroché
Il décida d’aller visiter une galerie récemment ouverte
Espoir inespéré d’un apaisement de ses tourments
Admirer et admirer encore tant d’œuvres à lui offertes
Exorciser ses remords et ses peurs pour un instant
Emerveillé devant la magnifique toile d’une nature
Qu’une certaine Pivoine avait si merveilleusement peinte
Il décida d’abandonner définitivement la peinture
Et se dit qu’après tout, les mots aussi laissent leur empreinte