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Paroles Plurielles
10 décembre 2006

Le saule pleureur (Voilette)

Je marche dans les grandes herbes. Elles me grattent les jambes. Je n'aurais pas dû mettre une jupe. J'ai toujours eu peur des tiques. Ces bêtes minuscules, quasi invisibles vous sautent dessus, vous sucent le sang et finalement vous tuent en quelques mois. Une seule suffit, elle s'accroche à vous et ne vous quitte plus jusqu'à la mort. J'aimerais rencontrer un homme comme ça.
Je marche. Il fait chaud et moite. La nature est encore verte alors que la chaleur est suffocante. J'ai rendez-vous avec Marc. Il m'a dit de le rejoindre sous le saule pleureur, à côté du gros rondin de bois. Evidemment, nous ne pouvions pas partir au même moment.
Je suis en nage, des gouttes de sueur perlent derrière mes genoux. Le soleil est éblouissant. Heureusement j'ai tout prévu : les lunettes de soleil, la crème solaire et un grand chapeau comme dans les films. Je n'ai pas envie que ma peau claire ressemble à une crevette rougie par le feu de la poêle qui la consomme.
Je veux que le feu de soleil intense me laisse de marbre et que ce soit Marc qui me fasse peu à peu rougir, à l'abri du saule pleureur.
Enfin je suis arrivée. Je m'assois pesamment sur le rondin de bois. Ces trois minutes de marche m'ont paru interminables. J'attends Marc.
Des fourmis rouges au bout de mon pied immobile, grouillent dans l'herbe. Je déplace mon pied lentement et j'écrase, nonchalamment, les plus proches. Je regarde mes cuisses fines et blanches. L'ombre des feuilles parent mes jambes nues d'une mosaïque d'ombres  et de lumières. J'aimerai en dessiner les contours au henné. Un souffle chaud soulève mes cheveux et cependant me rafraîchit. La nature, malgré les 30° annoncés, bourdonne à mes oreilles.
Soudain, en silence, deux mains se plaquent sur mes yeux. Je crois que Marc est enfin arrivé.

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Commentaires
V
merci pour vos commentaires qui m'encouragent pour ce premier texte envoyé.
M
Beaucoup de sensualité dans ce texte pimenté par quelques coups tranchants, le tout tres bien rendu, j'adore !
P
bienvenue à toi, Voilette :)<br /> <br /> et bravo pour ce 1er texte, très frais, voire coquin, léger et attendrissant à la fois. et puis, de ci de là, une petite pointe de vacherie languissante, qui done du piquant à tes mots ("Des fourmis rouges au bout de mon pied immobile, grouillent dans l'herbe. Je déplace mon pied lentement et j'écrase, nonchalamment, les plus proches.")<br /> <br /> c'est très bien vu et bien rendu, cette attente langoureuse d'une femme amoureuse :)
L
cette attente me fait pensée à une autre en miroir inversé c est elle qui est arrivé éblouissante entourée par le soleil
P
Il y a un côté très sensuel qui me plaît beaucoup !
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