La fleur perdue. (Charlotte)
Je vous ai cherchée dans le jardin, ce matin…
Vous, la fragile, la sauvage, la rieuse.
Je vous ai cueillie,
Mise en cage,
A l’abri des épines et des moutons brouteux.
Abandonnée à ma main innocente, assassine, amoureuse,
Je vous ai coupée,
Je vous ai perdue.
Si j’avais su…
Vous êtes morte, assoiffée de soleil et de clair de lune.
Je vous en ai voulu…
Maintenant, quand à petits pas prudents,
Je me risque à me promener dans mon paradis perdu,
Des larmes tombent de mes yeux,
Le long de mes joues devenues creuses,
Et des épines crèvent mon cœur d’une douleur enfantine retenue.
Je vous cherche à nouveau dans le jardin, ce matin.
Je ne vous trouve pas.
Vous n’êtes pas là.
A défaut de vous,
Je cultive toutes sortes de choux à présent.
Il fait toujours un peu froid désormais quelque part chez moi.
Je voudrais vous dire : « Pardonnez moi »
Mais…
Je ne sais pas de quoi je suis coupable.