L'herbe de la falaise (Cyan)
Je crois bien que j'ai attrapé un coup de soleil.
Sur le nez !
En Bretagne !!
En février !!!
Bien-sûr, les amis en Lorraine m'ont charriée, prétendant que le nez rouge, en Bretagne, on pouvait l'obtenir avec beaucoup de choses, et surtout du liquide, mais sûrement pas avec le soleil !!!
Et pourtant...
Mon amoureux, un copain et moi étions partis nous promener sur un chemin de douaniers. Soudain, les messieurs eurent envie de crapahuter dans les rochers et se lancèrent des défis que seuls les hommes entre eux trouvent intéressants...
Moi, convalescente, un peu lasse, je décidai de les attendre tranquillement sur la falaise.
Il faisait beau. La mer scintillait, les mouettes voltigeaient en criant de joie, imaginais-je, et je suivais des yeux leurs évolutions acrobatiques. Parfois, le vent déposait sur moi une rosée d'embruns et quand je léchais mes lèvres, elles étaient salées.
Ca sentait bon le frais, la mer, l'iode (si tant est que l'iode ait une odeur !).
Sur la falaise poussait une herbe très fine et très dense. En m'asseyant, je me rendis compte de son incroyable moelleux. Je m'y allongeai pour mieux admirer les vols planants des goélands... et je m'endormis.
Les hommes ne m'avaient pas encore rejointe à mon réveil, mais ils arrivaient au loin, en courant, s'excusant de m'avoir laissée si longtemps seule. Ils ont ri en voyant la couleur de mon nez. Il est vrai que je suis blonde et que ma récente maladie me faisait prendre des médicaments photo-sensibilisants.
Mais cette sieste était si délicieuse... Et pour elle, j'acceptais les moqueries de mes amis lorrains.
Ce dont je ne leur ai pas parlé, c'est de l'autre coup de soleil. Celui attrapé le lendemain, quand, avec mon amoureux, on est repartis, sans le copain, tester ensemble le moelleux de l'herbe de la falaise...