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Paroles Plurielles
4 janvier 2007

Mon cerveau chantonne (Lorraine)

Je suis un génie…et je suis modeste.  Personne ne le sait. A quoi bon ? Ils riraient, les gens sont si mesquins !..

Mais ils ne savent pas que mon cerveau chantonne et comprend tout. Et quand il ne comprend pas, il invente, non il crée. J’ai des pouvoirs. Je descends en moi-même, j’y trouve quoi ? La Tour Effel ? vous n’y êtes pas. La tête d‘une poupée de porcelaine, au crâne cassé et qui me regarde. De ce regard qui me ranime, et soudain, la poupée est une petite fille un trou dans le front. Je suis un génie, mais je ne le dis à personne.

Je crée. J’ai trouvé une robe bleue au bord de l’eau, j’allais faire ma promenade dans le bois et la robe, c’était celle d’une gamine qui nageait.  Elle a crié « Oh ! »..en me voyant, elle était presque nue. Maintenant, j’ai sa robe bleue et il me suffit de la regarder pour que la petite fille remue, parle, sourie. Dans mon souvenir.

Je suis modeste. Qui croirait que dans ma cave un panier plein de fan freluches fait aussitôt vivre Marika, qui était slave, ou Gertrude, une jeune Allemande, ou Marie, venue de Flandre ? Nous nous parlons et nous rions ensemble, les soirs où j’ai le cafard. Je vais chercher le panier. Elles en sortent toutes, elles me racontent leur courte vie, elles sont gaies, elles m’aiment bien.

Je suis un génie…mais je suis modeste.

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Commentaires
L
Bien simplement merci à toi, Coquelicot, qui venant de vivre une expérience difficile, retrouve dans le texte ce climat éprouvant de malaise. J'ai apprécié moi aussi les échanges qui ont suivi, et qui ont apporté leur lumière propre à une situation qui touche tout le monde. Il est bon de pouvoir s'exprimer autour d'un sujet que l'on peut ressentir différemment. Cela a été fait.<br /> Amitié,
F
Moi, j'arrive bien en retard. mais je voudrais quand même dire combien j'ai aimé ce texte parce qu'il me dérangeait, me touchait dans mon actualité assez proche. Je travaille dans un quartier qui a connu la disparition de deux enfants l'an dernier et j'ai encore eu a gérer juste avant Noël la disparition d'une élève (puis-je dire:ce n'était qu'une fugue de 8 jours !?!) mais je peux assurer que la société (parents, collègues, jeunes et police) restent très marquée par de telles expériences. Tout ça, je l'ai retrouvé en première lecture dans ce très interpellant texte de Lorraine. Quand à la discusion qui a suivi, elle me semble avoir sa place ici tant elle me paraît faite dans le respect de chacun. Merci à Lorraine, d'abord, et puis à tous ceux qui ont apporté un éclairage sur ce texte. Arrivant si tard, j'ai profité de tout et j'en suis plus riche à présent.
C
Ce qui est merveilleux dans l'aventure avec Coum, c'est qu'elle fait ressortir ce qui, parfois à notre insu, est caché au fond de notre inconscient.Et même si la photo n'a pas servi de support au texte,un déclic a eu lieu chez toi, Lorraine. <br /> Il a peut-être extirpé une peur d'enfance,un fait divers sordide qui t'a marqué.<br /> Ton texte fait peur, mais est extrêmement bien construit. Il montre l'état d'esprit d'un psychopathe face à ses démons intérieurs. <br /> Une belle analyse! Bravo, Lorraine!
L
Un peu dérangeant sans doute, mon "génie", Plum'. Merci d'être entré quelques instants dans son cerveau tortueux! Et d'en être revenu indemne!...<br /> <br /> Lorraine
P
Un texte qui déchaine une telle polémique ne peut qu'être... intéressant, ou même dérangeant. En tous cas, il ne laisse pas indifférent. Il aura marqué les esprits.<br /> Bravo Lorraine ! Faire réagir, c'est faire lire !<br /> Moi, j'aime bien me plonger dans les méandres tortueux des cerveaux torturés des psychopathes...
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