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Paroles Plurielles
10 janvier 2007

Délires de décembre (Vincent)

Je suis un génie... et je suis modeste. Si ma femme me voyait!!!!

Ecoutez attentivement ma mésaventure.  Auparavant, je n’étais qu’un représentant en mort-aux-rats. Oui-oui, ça existe encore ce métier, surtout dans les grandes villes. 

Ce soir là, c’était je crois, quelques jours avant la veillée de Noël. Quoiqu’il en soit, c’était pas une froide nuit de décembre. Un vent humide soufflait  des  Flandres  un air chargé d’embruns. Il ne me restait qu’une maison cossue à démarcher non loin du port de pêche. J’avais pris rendez vous naturellement.

Je sonnais à la clochette d’airain. L’attente fut interminable. Je sonnais donc  derechef. Sans résultat. Je me trouvais fort désappointé car l’heure était tardive et le quartier lugubre. Seule une ribambelle de pères Noël suspendus égayait la rambarde du balcon ouvragé. Une douce lumière portée éclairait les riches doubles rideaux. De la rue je percevais les nostalgiques accords de la sonate pour piano n°13 de W.A.M. couverte par des rires féminins.

Un troisième tintement de la cloche ne produisit aucun résultat. Les rires nerveux allaient croissants.  Il me vint donc l’idée de me hisser le long d’une chenaux jusqu’au balcon de fer forgé. Laissant mon porte-documents au pied de la maison, je me faufilais aisément jusqu’aux bonshommes rouges et blancs mais fus  brusquement arrêté dans la poursuite de l’escalade.  Une volute de métal avait perforé de part en part l’entre jambe de mon pantalon. Nul moyen de finir mon escalade. Ni de redescendre.  J’étais irrémédiablement « fixé » au support.

De ma position, je pouvais enfin apercevoir la pièce d’où provenaient les gloussements. A gauche de la porte fenêtre se trouvait un bureau sur lequel était posé un ordinateur allumé sur une page vert de gris agrémenté d’une femme nue  stylisée, recroquevillée sur elle. Face à l’appareil, une jeune femme, vraie celle-ci se tenait assise qui  riait à gorge déployée en frappant les touches avec fébrilité. Elle attendait un instant  puis s’esclaffait à nouveau. Ainsi de suite pendant plusieurs minutes.

Quand j’eus fini mon observation, me trouvant lassé de la position inconfortable, je me décidais à demander de l’aide à mon hypothétique cliente et maîtresse des lieux. Etant hors de portée de la porte fenêtre il me fut impossible de toquer aux vitres pour me sortir de la fâcheuse posture.  Il me vint bien l’idée de lancer une boule de verre provenant du décor mais ce fut en vain : Les trois que je projetais se brisèrent immanquablement sur les vitres sans attirer l’attention de l’occupante.

Par une gymnastique fort périlleuse, je pus idée géniale, extirper mes pieds de mes chaussures que je lançais avec vigueur.  Au fracas du verre brisé mon ex-future cliente sursautât. Je crus en  son évanouissement.  Hélas !!! S’eut été un meilleur sort pour moi. Remise de sa frayeur elle se ressaisit et se ruât  sur moi.

Je la vis se dresser, munie de huit tentacules monstrueux qu’elle brandissait dangereusement dans ma direction. Je me serais bien changé en père Noël ou même en grain de sable pour échapper à cette furie. Mais ce fut elle qui s’en chargeât. Ces yeux de fauve me lancèrent un éclair qui me glaçât le sang tandis que le monde grandissait autour de moi. Lorsque je fus réduit  à la taille qui lui convint, le monstre apaisé me décrochât délicatement de mon support. Puis après avoir plié adroitement un papier et lui avoir donné la forme d’un frêle esquif, elle m’y déposât  et se rendit dans la rue. 

« Voilà me dit-elle en me déposant dans le ruisseau, ce que je réserve aux curieux. Petit génie des temps modernes tu resteras à bord de cette nef jusqu’à la fin de tes jours. A moins qu’une belle dame ne t’en délivre en frottant le papier entre son pouce et son index gauche,  je le précise. Vas ton chemin: indiscret !

C’est ainsi que je puis vous conter mon infortune gentille lectrice. Maintenant que vous savez comment m’en sortir…………….Tien ! Vous fumez…… Oui je vois que vous tenez un briquet…..non ? Mais….que faite vous?  Hé! Attention! Nooon pas çààààààà !!!!! Nooooooon !!!!

   

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Commentaires
F
Amusant texte et amusante inspiration!
P
Voila un savoureux mélange de conte et d'histoire de la série télévisée "la 4ème dimension"...<br /> Je me suis bien amusée, merci pour ce savoureux moment !
C
J'ai bien ri.
V
Je tacherai d'en d'en tenir compte. <br /> Sorry pour la longueur pour moi aussi.
P
Oui, c'est un délicieux texte, plein d'images surréelles et très carte de voeux de "fin d'année". Il a beaucoup de charme et est très visuel. <br /> <br /> Pour compléter la remarque de Coum et Pati, si je puis me permettre et ce, bien sûr, juste dans le but d'aider, je pointerai essentiellement ceci :<br /> <br /> je remarque que les difficultés orthographiques se situent plus dans l'emploi des verbes (formes verbales, ET emploi des modes et des temps) que dans l'orthographe dite "d'usage" - qui est tout à fait honorable. <br /> <br /> Ainsi les formes "glaçât, se ruât, déposât" (avec un "t" et un accent circonflexe) = des verbes au subjonctif (mode), imparfait, (temps), à la 3ème personne du singulier. <br /> Le subjonctif imparfait s'emploie dans des formes de phrase comme: "qu'il ou elle déposât". <br /> Or, ici, la phrase demande un verbe à l'indicatif passé simple: ex. elle me déposa. <br /> (C'est d'ailleurs beaucoup plus simple que l'emploi du subjonctif imparfait qui tend à disparaître dans la langue courante). <br /> <br /> Peut-être, pour contourner la difficulté au départ, qu'un truc consisterait à rédiger le texte au présent (et pour les temps du passé, au passé composé). <br /> <br /> Je ne sais pas s'il existe des logiciels de correction des verbes, je suppose que oui. Voilà, juste pour donner une petite indication... Parce que voilà un texte littéraire qui en vaut la peine et gagnera sûrement en lisibilité ! <br /> <br /> Sorry d'avoir été longue. Mais c'était l'occasion de donner un petit conseil de style.
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