Retour aux sources (Amanda )

J'ai volé mon âme à un clown,
J'lui ai piqué ses grimaces,
J'ai copié ses farces,
J'ai mis son nez rouge et son bonnet blanc,
J'ai accroché ses bretelles jaunes à mon jean bleu,
J'ai enfilé ses chaussettes à rayures vertes,
J'ai soufflé très fort dans sa trompette,
Je me suis enfuie avec son petit chien
Que j'ai pris pour le mien...
Il ne lui restait rien,j'vous dis,
J'lui ai tout piqué,
J'lui ai ri au nez,
Et pis, j'l'ai laissé tout nu au bord de la piste.
Et pis, et pis, ben j'ai essayé,
Essayé de les faire rire.
J'ai tout essayé,
J'ai dansé, sauté,
J'ai fait ma déjantée,
J'me suis flanquée par terre.
Rien à faire...
Tous me regardaient, l'air navré,
Se demandant quelle mouche m'avait piquée.
J'étais déchaînée, j'hurlais : " Allez, riez, riez, riez ! "
Mais les masques de pierre sont restés de glace.
C'est alors que mon âme en folie
A grimpé tous azimuths à l'échelle de corde,
Elle a couru sur le fil,
S'est balancée bien fort en trapéziste
Et est retombée sans filet
Vlan, entre les grosses lèvres rouges
Du clown nu, là, tout en-bas
Au milieu de la piste.

Comments

[Coumarine]

Sans avoir pu écouter la chanson, tu t'es très bien débrouillée, Amanda...
J'aime bien mo, cette petite fable
(mais je te ferai écouter la chanson au prochain atelier, elle vaut la peine!!!)

[Amanda]

Merci Sammy, mais tu as raison, je n'ai pas pu respecter toute la consigne, mon ordi ,ne veut pas d'Adobe-Machin-chose et j'ai donc juste lu quelques lignes sur Google...

[Sammy]

Belle fable morale pourrait-on dire (c'est un compliment), mais peut-être un peu éloignée de la consigne ? Ce n'est pas grave, c'est bien en tant que tel je trouve. Belle parabole sur l'art du clown, qui n'est pas si évident...

[Farfalino]

ca me fait penser à "l'aile ou la cuisse" où le personnage de De Funès essaie de comprendre pourquoi le public rit des bêtises de son clown de fils.

J'aime bien la fin, tout en humour noir :)

[Plum']

Les artistes, dans l'univers du spectacle, quels qu'ils soient, ont un don : celui de nous faire croire que leur art est aisé, facile.
C'est lorsque l'on s'essaie à leur pratique que l'on prend conscience de tout le travail et l'acharnement que cela demande.
Ton texte illustre à merveille cette arduité.