Névrose psychopathique (Matts)
J’ai volé mon âme à un clown et cloné son âme en un vol.
Mes neurones brûlent dans la folie alcoolisée et laissent périr mes vices dans une syncope déchaînée : en attrapant tes membres aux goûts chimiques, goûtant la chimère démembrée, je m’emporte dans une frénésie sensorielle et me déchaîne dans ton corps vectoriel. Je brûle les limites de l’exploration et me vois dans tes yeux, explosant de sensations, me prendre pour ton Dieu.
Me laisser périr dans ce monstre sacré auprès de tes lèvres gercées que mes dents arrachent comme on entre dans l’arche. Dénouer les jambes de tes bras, pour enfin jeter les dernières bûches dans le feu glacial de ma subtile paranoïa et multiplier à Thor ma schizophrénie à ma douce psychopathie.
Empli de jus d’homme et de raisin, je crache en ton corps une déferlante puissante de ma chaude tension, de ma dévastatrice palpitation. C’est le fruit d’ébène, la pomme en bois, la bûche aux fruits qui se réfugie dans ma désastreuse folie.
Et ton corps explose de mille feux, les cent globules sans sang se déchaînent sur mes mains et les lourdes entailles sur tes seins se découvrent à l’air de mes immondices et te laisse Cerbère comme seul indice.
Je m’assois sur le chagrin de ta mort, pose ma lame sur ta pomme d’Adam pour la retrouver sur ta nuque frémissante et je peux enfin déposer tes larmes dans mes cris qui déchirent tes entrailles.
Enfin sur ton corps névrosé, ta chair calcinée et tes organes exhumés, venir apposer les flammes de mes désirs et éliminer les cendres de tes derniers caprices.
Ô douce folie clownesque, j’ai mangé les barrières : j’ai volé mon âme à un clown et violé sa femme avec son clone.