Artaudélire (Pluto)

J'ai volé mon âme à un clown, le nez rouge et les chaussures, le pantalon bouffant et les bretelles, je danse la gigue pour deux squelettes, soleil noir des profondeurs, abysse engloutissante aux gorgones tentaculaires, danse, danse, danse, je suis le nouveau clown, tu t'es enfui, pauvre hère abandonné, volé et nu désormais, sans nez, culotte ou âme à qui se confier, va au diable te faire la nique, les diablotins ne riront plus rien à vendre, je t'ai volé, plus d'âme à échanger, es-tu heureux clown libre, clone génétique, tactique tictac du réveil des innocents affamés de joie nageant dans la boue de l'existence, ignorant les clowns sous mescaline, le peyotl indiens grimaçants, scandant le scalp, autour du feu, chef alcaloïde avachi sous la tante phényléthylamine, mescaline, mescaline, viens à mon aide, Fritz Zorn, sors de ton exil, Mars à l'attaque, les serpents sont de retour, je suis le clown amen, j'ai volé une âme à tire d'ailes, couleurs vrillantes, nausées sous le nez rouge, mister phosphène vous vous trompez, et j'ai raison et tu es libre, petit clown triste et tu es libre, j'ai volé ton âme ...

Comments

[Pluto]

J'ai effectivement pensé "aérer" mon texte, le passer en poème en prose, mais ... je trouvais que cela ne collait pas. La forme aurait empiété sur le fond, on se serait rassuré à travers une mise en scène un peu artificielle. S'il s'agit d'un "trip" déjanté, il ne peut (d'après moi) se raccrocher à du "connu", cela perd de sa force.
Bon, c'est mon choix, pas forcément le plus judicieux !
Cela me fait penser au film Germinal, dont je n'ai vu que des extraits : à mon avis, il y a dans ce film une erreur de fond(!!!) qui est de l'avoir filmé en couleur ! Le sujet imposait le noir et blanc.
Sinon, je suis heureux de faire partager mes intérêts (Artaud et Zorn)
Pour Artaud, des amis ont été voir son expo à la BNF, la semaine dernière, ce qui m'a donné l'idée de l'introduire dans ce texte.
Pour Zorn, je ne sais trop pourquoi. Je l'ai lu en période plutôt sombre, il y a cinq ans, et ce n'est pas forcément conseillé.
C'est un texte qui fait froid dans le dos. Mais qui donne un aperçu des carcans que nous impose la famille, et le plus horrible, c'est que c'est toujours - et très souvent de bonne foi - pour notre bien !
A +, tous !

[Farfalino]

Grâce à Google et Wikipedia, le rideau se déchire, les mots se précisent et prennent du sens.

Cela n'aurait-il pas été mieux si tu avais aéré ton texte avec des retours à la ligne ?

[Pivoine]

Oh... Je vais aller googler à mon tour, car je ne connais pas Fritz Zorn...

[selva]

alors justement je ne connaissais pas Fritz Zorn et avant même d'avoir lu le com précédent je suis allée googler un peu. ( et c'est ça qui est bien aussi, que les textes des autres nous ouvrent des fenêtres) Et là, je fais le rapprochement avec ton titre. En janvier je passais par Paris et j'ai vu une expo sur Artaud à la grande bibliothèque, expo qui m'a profondément touchée.Donc je relis ton texte à la lumière de tout ça.

[pati]

j'aime beaucoup ton délire verbal, Pluto :))

peut-être aurait-il gagné à^être mis en forme, plus aéré, je ne sais pas, n'en suis pas sûre, je te livre là ma première impression...

sinon, un IMMENSE MERCI à toi, pour avoir cité un auteur que j'encense, que j'adore, que je lis encore et encore, qui a accompagné toutes mes galères, et Dieu sait qu'elles furent nombreuses...
Fritz Zorn m'a touchée au plus profond de mes tripes et de mon âme, et je conseille son livre à tous et à toutes. Il s'appelle "Mars"...