En pensant sous la lune… (le chien)
Il choisit toujours la solution la plus compliquée, le destin est
ainsi fait.
Les abrutis qui se disent voyants ou extras-machin, croient cerner
une autoroute et font des prédictions sur les péages.
Mais lui, ne choisi que les chemins de traverses et contraires.
Le destin n'a rien de fabuleux, c'est un itinéraire bis obligatoire,
un empêcheur de tourner en rond, un chauffeur cynique qui ne dépose
personne à l'arrêt demandé, jusqu'au terminus.
Où sont mes rêves ? Je ne sais plus. Les châteaux de mon enfance sont
naufragés et tout ce qui a été projeté… est retombé. À présent, je
glane mes vœux en cours de route, si j'espère assez fort, je prendrai
la peine de m'étirer jusqu'à la douleur nécessaire pour cueillir au
passage un bientôt ensoleillé, et l'obtenir pour m'y panser.
Je sais maintenant que rêver, au delà d'une enjambée équivaut comme
je le fait, à vouloir pisser sur la lune, après m'être penché en
arrière pour me soulager d'une nuit d'ivresse, armé de ma seule envie
de défier l'intouchable.
Oui je peux encaisser ton quotidien de merde, et j'en ai encore sous
le pied pour demain… et alors ? J'ai le droit de rêver non ?