Bon sang ne peut mentir. (Sodebelle)
Ca fait huit jours exactement que j’ai buté Mémé.
J’étais pas venue pour ça, je cherchais une planque tranquille.
Elle était si contente de me voir, la vieille, elle en avait les larmes aux yeux !
On a trinqué un coup pour fêter ça.
- Est-ce que tu sais tenir ta langue Mémé ?
- Si tu savais, ma petite-fille, j’ai gardé un secret toute ma vie.
- Lequel ?
- C’est moi qui ai tué ton Grand-Père. Il n’avait jamais voulu me dire si oui ou non il avait participé au cambriolage de la Bijouterie de Paris et un jour, je me suis énervée et ça s’est mal terminé !
Alors j’ai paniqué qu’elle aille raconter n’importe quoi au village. Je sais pas ce qui m’a pris : j’ai flippé et hop je lui ai fait sa p’tite affaire en douceur. Elle a pas souffert, je crois.
C’est con, hein parce que maintenant je me retrouve avec un cadavre de plus sur les bras et ça c’était pas prévu au programme.
Je sors chaque jour pour faire les commissions et je dis à tout le monde qu’elle est malade au lit et tous les vieux me disent : « Comme elle a de la chance notre Adèle d’avoir sa petite-fille qui s’occupe d’elle. » Hé, faudrait pas qu’ils me prennent pour le Petit Chaperon Rouge non plus !
Ca fait huit jours que je cherche une planque pour le corps dans cette foutue bicoque qui pue la mort et ce matin, j’ai découvert une cachette dans la penderie de la chambre à coucher : derrière les robes de Mémé, y avait une porte secrète (fermée à clé mais ça c’est pas un problème pour moi, comme vous savez) et quand je l’ai ouverte, je suis tombée sur un squelette qui portait encore costard et pompes cirées !
J’ai plus qu’à me tirer d’ici, une fois que j’aurai remisé la grand-mère avec son feu mari et plein de boules de naphtaline.
Et où c’est que je vais le planquer, mon magot ?