Retour vers le futur deuxième! ;) (Tilu)
voici donc le texte de Tilu, sans ses ".......", et quelque peu remanié.
je vous laisse juge de la différence :)
--------------------------
Ça fait huit jours exactement que je suis revenue. Je n'avais pas ouvert les volets de cette maison depuis une quinzaine d'années. J'ai éprouvé le besoin de revenir dans le village qui avait abrité mes vacances d'enfant et d'adolescente. Après m'être assurée que personne n’y serait présent, j'ai repris la route d'antan jusqu'à "la maison de mamjane"
Quand je suis arrivée, j'ai hésité un moment devant la porte d'entrée, la grosse clé pesant lourd dans ma main.
Et si je ne reconnaissais pas ? Et si tout avait changé ? Et si je ne trouvais ici plus rien de ce que j'y avais laissé de moi ? Et si j'y trouvais l'ennui et le dégoût plutôt que la paix que je venais y chercher ?
Et puis j'ai fini par ouvrir la porte, et déjà au bruit que fit la clef dans la vieille serrure, je sus que tout était resté comme avant. Je suis entrée de quelques pas dans la maison et j'ai été assaillie et submergée de sensations et de souvenirs. La première était l'odeur des lieux, cette odeur de vieux bois ciré, mélangée à celle de la cheminée froide.
Il faisait frais à l'intérieur et j'ai vite ouvert tous les volets en grand pour y faire pénétrer côté jardin les derniers rayons du soleil du jour. En même temps que le soleil entrait dans la maison, il me montrait du doigt mes souvenirs et les faisait ressurgir dans sa lumière dorée : les rideaux de cretonne rouge de la cuisine, les pots à épices fleuris rangés du plus petit au plus grand sur la poutre de la hotte, l'immense table paysanne de la salle à manger, le vieux buffet "années trente" sur lequel trônaient toujours cet affreux cygne en cristal et les photos de mariés de toute la famille (Il y en avait beaucoup moins lors de ma dernière visite…). Des dessins d'enfants affichés maladroitement aux murs, des bouquets secs témoins de l'été passé et même le chapeau de paille de mamjane qui était toujours là, accroché au clou du couloir et que personne n'avait jamais osé enlever.
Je sentais revenir doucement en moi une douce chaleur que je n'avais pas ressentie depuis quelques mois.
Je me suis installée dans la chambre où je dormais enfant, la chambre bleue aux oiseaux. Le papier peint était toujours le même et tous ses oiseaux sur les murs se sont petit à petit remis à voler vers le pays de mes rêves.
Depuis huit jours exactement, je remets mes pieds dans les pas de mon enfance, sur les sentiers de mes jeux et de mes premiers émois amoureux ; je replonge mes doigts dans les pots de confiture du placard de la cuisine (apparemment ma soeur a pris la relève de mamjane pour la confection de ce nectar d'abricots cueillis dans le jardin en plein coeur de l'été.)
Je me retrouve, me rappelle qui je suis vraiment. J'avais oublié...
Au fil des jours, retrouver le passé a réveillé mon envie d'un avenir, de quelque chose de nouveau, de différent, de joyeux, avec de la lumière, des rires, de la joie et... de l'amour.
Hier soir , alors que j'avais fait une petite flambée dans la cheminée , j'ai cherché parmi toutes les photos sur le buffet celle de mon mariage. J'ai fini par la trouver. Beau jour d'été, beau petit couple, sourires figés... Je l'ai prise dans mes mains, je l'ai bien regardée et puis juste avant d'aller me coucher, je l'ai déposée dans le feu.
Je peux maintenant refermer tous les volets de la maison de mamjane l'un après l'autre. Pendant huit jours, à l'abri derrière ses fenêtres et dans le plus grand secret, j'y ai vécu ma renaissance.
Maintenant, je suis prête à repartir.