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Paroles Plurielles
16 mars 2007

La seule chose qui comptait (Lorraine)

Il faut que je vous dise… J’ai menti. On était cinq en sortant du bar « La Poudrière » ce matin vers 4 heures. Moi derrière et Yves tout devant, chantant à tue-tête « L’été indien ».
Les autres entre nous et juste devant moi, Evelyne.

Elle a buté sur une branche et s’est étalée. Il commençait à faire clair, elle s’est remise à quatre pattes, tant bien que mal, son ridicule jeans à taille basse dévoilant la minuscule ceinture de son string rose. J’ai voulu la relever. J’ai buté à mon tour, le nez sur ses seins et d’un seul coup, j’ai arraché ce minuscule soutif qu’elle avait baladé toute la soirée sous le nez des consommateurs de La Poudrière. Quels nichons! Je suis devenu fou, je les voulais, je les voulais tout de suite, j’ai arraché le jeans, elle hurlait, mais j’étais devenu tellement fou que je l’ai violée frénétiquement, parce que c’était la seule chose qui comptait, l’avoir, la dominer, la baiser.

Quand je l’ai lâchée, les autres arrivaient en courant. Yves m’a flanqué une raclée qui m’a foutu par terre. "Evelyne, où était Evelyne?»
"Là-bas" a crié Fabien, en sanglotant. "Dans l’étang".
Elle avançait, mais ce n’était pas un étang, on n’en savait rien, on était en vacances. C’était un marais… Elle s’est enfoncée très vite. Yves ranimait Fabien qui s’était évanoui.

Je l’ai violée et je l’ai tuée. Condamné à perpétuité? Si vous saviez comme je m’en fous!

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Commentaires
L
Merci, Sammy. Ecrire est une tâche lourde, empreinte d'un engagement de vérité. J'écris dans l'intention de coller le plus possible à la consigne, de la rendre vivante, d'exprimer au plus juste ce qu'elle me fait ressentir. Quitte à être brutale, en effet, réaliste sans aucun doute, en tous cas de coller le plus possible au personnage que la consigne enfante.<br /> <br /> Je crois, j'espère, que c'est le souhait de tous ceux qui participent ici. Le rôle de l'"écrivant" n'est-il pas d'incarner son personnage? Avec ses défauts, ses vices et ses souffrances?<br /> <br /> Merci, par ton commentaire, de m'avoir permis de le dire, Sammy.
S
Lorraine, cette réponse me plait beaucoup... Continue d'être brutale s'il te plait... on n'écrit pas pour être gnangnan, on écrit pour que ça secoue quelque chose quelque part. Voire brutaliser un peu le lecteur. Alors continue comme ça, ce n'est pas à toi de t'adapter ;-)
L
Colette, peut-être est-ce ma faute, peut-être ai-je été trop brutale? Merci à toi, en tous cas, de défendre cette liberté de création propre à chacun de nous.<br /> <br /> Bises, chère Colette,
C
Je ne comprends pas pourquoi l'auteur doit défendre becs et ongles ses propres propos...<br /> Si des détails dérangent certains lecteurs,pourquoi en venir à philosopher et à interpréter le fond? Que fait-on de la liberté de création? <br /> Cela me dérange profondément...<br /> Lorraine, ton texte est bien ficelé. Je reconnais ta richesse imaginative et je me régale à chacun de tes passages!<br /> Bisous!
L
C'est cela, FARFALINO, l'indifférence est un écrasement devant l'acte commis, une démolition intérieure que rien ne peut plus atteindre.<br /> <br /> SODEBELLE, il a suffi de quelques minutes dans une vie pour entraîner la mort de l'une (un accident) et le saccage définitif de l'autre. Dur à lire, sans doute!...<br /> <br /> A tous les deux, merci de votre commentaire amical,<br /> <br /> Lorraine
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