Sans titre (Iceman)
Il faut que je vous dise... J'ai menti.
Je sais, l'aveu est bien tardif mais il me pèse tellement de garder tout cela pour moi après toutes ces années.
Quand vous retrouverez cette lettre, il sera déjà trop tard. La machine sera enclenchée et plus rien ne sera comme avant. Oui je t'ai menti, à toi ma chère et tendre, qui m'a supportée dans toutes ces épreuves; et à vous aussi les enfants. Je pourrais vous donner toutes les explications du monde que vous ne comprendriez pas. Mais j'ai toujours en moi cet espoir qu'un jour vous me pardonnerez.
Je suis là, à attendre d'avoir un peu de courage face à ce petit étang, à en admirer le calme et la beauté secrète. Et je repense à tout ce que j'ai manqué, à vous mentir, à vous masquer ma réalité. Je repense à tous ces moments que j'ai ratés, ces vacances où je vous laissais seuls. Je me souviens de toutes ces retrouvailles où la nausée me gagnait et de tous ces adieux déchirants au début de l'été lorsque je vous laissais partir et que je voyageais pour ces missions si importantes.
Demain vous saurez tout de moi et même bien plus. Tout ce que je ne supporte plus aujourd’hui, tous les secrets vous seront jetés à la figure par voie de presse, cette même presse qui était mon jouet et que d’autres ont retournée contre moi. Inutile de vous donner des noms, cela serait bien trop dangereux pour vous.
J’espère juste qu’un jour vous comprendrez que je voulais vous donner du bonheur en me sacrifiant ainsi, aussi incompréhensible que cela pourra vous paraitre lorsque vous lirez ces lignes. Voilà, je termine face à cette nature que j’ai contribué à détruire. Quelle Ironie ! Ce paysage représente si bien ce que je suis : masqué des autres, pollué, et pourtant luttant toujours pour donner à son entourage... Comme cet étang, qui alimente la faune et la flore autour de lui.
Merci encore de m’avoir supporté… Je vous aime.