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Paroles Plurielles
18 mars 2007

Dernier recours (Arpenteur)

Il faut que je vous dise… J’ai menti.

Je le voulais cet enfant. Après deux mariages ratés, et avec trois adolescents qui deviennent de plus en plus difficiles et vous prennent pour une conne jour après jour, tout le monde aurait envie d’un petit peu d’amour en plus. Je savais que cet homme ne s’était intéressé à moi que pour obtenir un permis de séjour. Dix-huit ans de moins que moi, vous pensez bien que je n’étais pas dupe. Ca faisait des années qu’aucun homme n’avait daigné poser le regard sur ma pauvre carcasse. Alors je me suis laissée séduire, mais j’ai eu de la peine à tomber enceinte.

Il a bien fallu que je me résigne à l’installer chez moi. Il a obtenu son permis, il était ravi. Après un peu plus d’une année, j’étais enfin enceinte. Lorsque la petite est née, tout allait bien, c’était une magnifique petite métisse aux grands yeux verts. Elle m’offrait enfin l’amour que plus personne ne me donnait depuis si longtemps, vous comprenez. Plusieurs fois, je me suis claqué la porte de la chambre de la petite sur le visage. Ca faisait du bruit, des marques, et l’enfant pleurait. Les voisins l’entendaient. D’ailleurs celle du dessus, Mme Pichard, l’a dit au Tribunal quand vous lui avez demandé s’il me battait devant les enfants.

Grâce à vous j’ai obtenu la séparation.

Mais quand le père a voulu exercer son droit de visite, qu’après plus d’un an, il n’avait toujours pas renoncé, et que le Tribunal lui a donné raison, soi-disant dans l’intérêt de l’enfant, je n’ai plus eu le choix.

J’ai dû emmener la petite chez le médecin. Elle pleurait si souvent.

Le docteur a constaté qu’elle avait subi des attouchements et a fait un rapport. Il ne pouvait pas savoir que c’était moi. Vous non plus. Alors, avec votre aide, le droit de visite a été supprimé. Et maintenant, grâce à vous, il a enfin été condamné. Le jour de sa libération, il sera renvoyé dans son pays. Je dirais à Laetitia que son père est mort, et mon bébé sera enfin à moi…

Rien qu’à moi.

Au revoir, Maître Mathieu, et merci pour tout.

A propos, très jolie cette photo derrière votre bureau, elle m’a toujours inspiré.

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Commentaires
C
l'amour maternel l'amour fraternel si tu la dans le sen tu la dans lé gene maman je tem jte le di sans gene<br /> <br /> A toute les maman
F
l'amour maternel l'amour fraternel si tu la dans le sen tu la dans lé gene man je tem jte le di sans gene
S
Quel cynisme ! Quelle cruauté ! C'est absolument génial ! Toi aussi je ne t'ai pas commenté tout de suite, parce qu'il m'a fallu du temps pour "digérer" la chose... Qu'est ce que tu veux que je te dise ? C'est parfait, il n'y a rien à enlever, rien à ajouter ! T'as intérêt à participer à toutes les consignes suivantes hein :-p Bienvenue à toi !
F
La barque est un peu chargée non ?<br /> voilà un bel exemple de monstre maternel.<br /> Un texte très fort.
A
Merci pour vos commentaires tous plus sympathiques et utiles les uns que les autres.<br /> Je précise que je n'ai jamais voulu écrire une histoire d'amour, et je n'y vois pas d'amour du tout. Juste un égoisme et une cruauté sordide.<br /> Kloelle à tout à fait résumé cette femme que j'avais en tête : "une mante religieuse qui n'a d'amour que pour elle-même"
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