Elévation (broceliande)
Il faut que je vous dise, j’ai menti… j’ai parlé d’eau dormante.
Mais elle vibrait intensément d’un reflet d’oiseau…
Les ombres longues et bleues des arbres tremblent dans la lumière blonde, d’où surgit un cygne en vol.
J’ai en mémoire beaucoup d’oiseaux, inscrits comme des joyaux dans un écrin.
Celui-là s’est vrillé dans mon âme.
Il tourne autour de moi, ployant son cou.
Lui, du charme au bout des ailes, qu’il déploie pour m’envoûter de caresses lentes.
Moi, séduite par cette étrange danse, par la beauté de ce grand oiseau blanc.
Puis il s’en va, s’élevant lentement, mais puissamment, vers la lune et son cortège d’étoiles. Encore nimbé de lumière, il vole en rythme avec des pulsars fabuleux, sous l’œil étonné des comètes.
Il est devenu le soleil de mon univers. Je m’enroule en courbes lentes autour de son image, dans ma tête.
Et tandis qu’il rayonne pour d’autres créatures, moi, de l’autre côté du monde, dans l’ombre de la nuit, je rêve de sa brûlante présence.