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Paroles Plurielles
28 mars 2007

Mensonge nécessaire (Louloute)

Il faut que je vous dise: j'ai menti.

Je ne suis pas la citadine que vous croyez.
Oui, j'habite une grande ville.
Bien sûr j'en profite et je me délecte des opportunités que propose la vie dans une mégalopole.
Je me rends aux expositions, me montre dans les endroits à la mode, m'affiche dans les restaurants huppés...

Mais j'ai menti.

Parce que tout cela n'est qu'une façade, une façade de sociabilisation.
Pensez vous!
A mon âge, mes congénères ne jurent que par le bitume, la pollution, le bruit, les panneaux publicitaires.
Avouer ma différence m'exclurait de toute vie sociale, de tout groupe d'amis, de tout confident...

Je n'ai pas d'autre choix que de mentir.

Je ne peux révéler que mon rêve se situe bien loin de la ville.
Mes songes sont peuplés de campagnes, champs, vie en plein air.
J'imagine mon havre de paix, avec son potager et une petite rivière qui passerait à côté.
La verdure, le calme, voilà mon élément.

J'ai menti... Pour me prémunir de l'exclusion.

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Commentaires
S
Tu veux vivre dans la nature loin de la pollution ? huhuhu ! <br /> <br /> Très joli texte, Coumarine a bien résumé mon opinion. J'aime bien la façon dont à partir d'une photo qui a évoqué a beaucoup des images de noyades, tu as réussi à dégager un autre thème qui te tiens sans doute à coeur, celui de l'exclusion, et des compromis que l'on fait avec soi même pour y échapper.
P
Pas facile, de ménager la chèvre et le chou, les aspirations et les besoins... Le texte rend cela très bien, pour finir par les aspirations qui sont aussi des besoins...
P
N'était-ce pas Alphonse Allais (si ce n'est pas lui, qu'on m'enseigne) qui proposait de construire les villes à la campagne pour solutionner le dilemme où se trouve cette jeune femme. La proposition n'est pas neuve, le questionnement reste d'actualité.<br /> Parmi ses fréquentations si citadines, cette juvénile personne, devrait tenter de repérer celui ou celle dont l'œil se mouille (rien qu'un instant) devant une petite fleur poussée dans une fente de béton ; il ou elle rêve sûrement du même hâvre qu'elle. Qui sait ? Peut-être sont-ils si nombreux qu'elle sera obligée de choisir avec qui s'installer à la campagne.<br /> Bonne chance !
C
ton texte est court, simple, efficace, bien tourné...et tellement vrai!<br /> Combien sommes-nous à sauver la face, à essayer de donner le change, pour ne pas être exclus?<br /> Merci Louloute!
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