10 avril 2007
Train de nuit (Lorraine)
J’ai presque une heure d’avance. Sur le quai, j’attends. Ah ! ces fantasques, un voile par-ci, un soulier par-là, un corsage envolé, un jupon qui s’effeuille ! Viendront-elles en essaim ? Ou l’une après l’autre ? Patience ! Ce sont des femmes, des reines, des déesses.
Je m’assieds, la gare de province est déserte ; là-bas, loin, un train de nuit s’est arrêté. Comme j’aime cet instant suspendu où rien ne se passe ! L’impalpable silence glisse en moi comme un bonheur. Laquelle posera la première ses petits pieds nus à côté des miens ? Laquelle ?
Je relève les paupières. Elles sont trois, dans l’enivrante douceur de l’été, nues et belles, tandis que repart, là-bas, le train du rêve.
- Nous sommes prêtes, Monsieur Delvaux…
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