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Paroles Plurielles
15 avril 2007

La partition supplémentaire (Bérangère)

Et maintenant ça suffit !

Sa musique…Toujours sa musique…Je rentre d’une journée de travail harassante, il est assis à son piano, exactement là où il était déjà quand je suis partie ce matin, rejouant encore et encore un énième requiem.

C’est bien simple : ça n’est plus une tête que j’ai c’est une cathédrale, rien que le silence et sa funeste musique.

Maintenant ça suffit ; dans un verre je me verse une bonne rasade de gin, un jus de citron, de l’eau pétillante ; je bazarde à la corbeille les enveloppes qu’il a empilées sur la table sans même prendre la peine de les ouvrir.

Monsieur « l’artiste » ne s’abaisse pas à ces tâches bassement ménagères.

Maintenant ça suffit, je ne suis qu’une mauvaise partition pour lui, qu’il n’ouvre que quand il n’a plus rien d’autre à jouer.

J’ai monté le bouton du volume à fond, fais glisser le disque d’AC/DC dans le lecteur, et j’ai ri, avant de m’envoler par la fenêtre…

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Commentaires
F
ca pourrait être pire : de la trompette, du violon, du koto (instrument japonais). Un bel exemple d'incompatibilité.<br /> J'aime bien la métaphore (?) finale !
B
moi j'aime le ton et l'envolée finale - elle est trop en rage pour que ce soit autre que métaphorique
S
J'ai beaucoup aimé te lire.Il semble à lire les autres commentaires que la femme du pianiste se soit envolée dans ses pensées, par la fenêtre. A la première lecture, j' y avais vu un envol moins métaphorique et plus mortel.Pour moi, il reste donc une ambiguité que j'apprécie.
P
S'il est aveugle à cette présence féminine peut-être est-il sourd à toute musique étrangère ? Un indice, l'oiselle s'est envolée, il n'avait pas entendu son chant. Elle a bien fait, d'autres sauront lui prêter une oreille attentive.<br /> <br /> Perroquet pas disponible (mais il n'est pas seul) sur la pointe de mon pied.
M
C'est direct, rapide, et clair...
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