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Paroles Plurielles
16 avril 2007

Premier printemps musical du Soissonnais (Papistache)

– Et maintenant, ça suffit, monsieur Léon ! Cessez de torturer
votre casquette et dites moi ce qui vous chagrine.
–  Ben M’sieu l’curé, sauf vot’ respect, c’est rapport au
festival d’hier au soir.
– Ah ! monsieur Léon, la première magistrate de la commune
aura eu une riche idée d’inviter ces virtuoses pour ce concert
unique. Ces envolées lyriques ! Cette ovation ! Ce transport !
– Jus’ment, M’sieu l’curé, c’est rapport à ces foll’ qu’on
j’té des fleurs su’ l’passag’ des musiciens.
– Ah ! Quelle grâce ! On aurait cru que les anges de Notre
Seigneur  participaient à l’allégresse. Jamais notre
cathédrale n’avait vibré de tant de béatitude.
– Mais, m’sieu’ l’curé... not’ cathédral’ ! not’ cathédral’ !
Moi, ma Cathy râle vu qu’c’est ell’  qui doit balayer la nef.
Tout’s ces pétal’s écrasées par ces furieus’s excité’s.
– Tous ces pétales, Léon, tous ces pétales ! Quelle beauté !
– Oui, mais m’sieu l’curé, vous savez d’où qu’è v’naient ces
fleurs ?
– Dites-moi Léon !
– Eh ben, du squar’, m’sieu l’curé ! Ces folles è z’ont
arraché tout’s mes plat’band’s. Rien, y’a pu ‘ien, les
jonquill’s qu’étaient si bell’s : riblonné’s ; les narciss’s :
riblonné’s ; les jacinth’s... tout ! è z’ont tout riblonné.
Eul’ squar’ est tout pelé. La p’lous’ ravagé’, j’vous dis pas !
– La neige de mai, monsieur Léon !
– Et encor’, z’avez pas vu les six troncs d’l’aut’ côté
d’l’églis’ !
– ... ?
– Les troncs des lilas ! Pu un’ feuill’, pu un’ fleur. Des
chicots morts ! Des chicots morts ! Les lilas d’la Vierg’ !
Qu’est-c’qu’è mettra dans les vas’s, ma bonn’ Cathy, pour la
communion d’l’a jeuness’.
- Je ne vous comprends pas, monsieur Léon. Des citrons ?  Des
sycomores ? Seriez-vous insensible à la beauté ?
– M’sieu l’curé, j’aim’ la nature, j’aim’ la musiqu’, mais les
foll’s qui z’arrach’nt les fleurs du squar’ , ah ça... ça m’
chican’ les boyaux d‘la têt‘, v’là c’est tout !
– Monsieur Léon, vous êtes un béotien !
– Ah ! Merci, m’sieu l’curé, c‘est gentil. Mais c’est pas les
compliments qui vont m’rendre mes bordures d’corbeill’s
d’argent. Ça non ! Des foll’s qui z’arrach’nt mes fleurs pour
les balancer ed’ssus la têt’ à des pingouins ! Ma’am’
el’maire, à g’noux qu’è d’mand’rait, èl’aura pas ma voix aux
z’élections. Ça non ! Maint’nant, ça suffit.

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Commentaires
B
Bé lo ché tout ! Vlo ti point qu'on cause un patois ichi ! Mi ej'cause un tiot molet pitchard. Tu no qu'à d'minder ! Adé piot !!!
M
J'ai point tout compris mon p'tit m'sieur, mais ç'doit être l'heure... J'valeu tué la chandelle et m'coucheu... Et pis parait qu'demain, ça va cheut, ce s'ra bon pour les plantes ça !
B
Merci j'ai bien ri !
O
M'sieur l'curé, en puss du ciboire, y aurait aussi des bordures d’corbeill’s d’argent qu'auraient disparues. Seriez toujours pas au courant, parazar ?
T
Extra, j'adore...<br /> hé ben, moi je le comprends tout à fait ce brave Léon, tout à fait d'accord avec lui...<br /> C'est bien lui le plus sage des deux...
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