Vacuité (Farfalino)
« Ma voiture n'a pas démarré ce matin ». Bof !
« Ma chaussette s’est enfuie ». N’importe quoi !
« Le bidet défendu ». Beurk !
« L’astronaute est claustrophobe ». C’est con !
« La biscotte s’est cassée ».Et alors ?
« Le retour de la chaussette ». Tu parles !
« La vie en pneu crevé ». Sgrompf !
« J’ai perdu mes clefs ». Pas malin !
« Tarte à la crème rance ». Non !
« Tarte rance à la crème ». Pas mieux !
« Les lacis du rassis assis avec son cassis » Pfff !
Comme dirait ma grand-mère, « quand ça veut pas, ça veut pas. »
Je veux écrire un livre, un vrai, sans image, écrit en petit, avec plein de belles phrases, de bons mots, et de l’épaisseur dans l’histoire, pas pour caler des armoires, hein, pour faire réagir, pour émouvoir, pour distraire, pour donner du bonheur utile … C’est l’œuvre de ma vie, la prunelle de mon cœur. Je veux qu’on l’aime ! Je veux qu’on m’aime …
Mais, je n’ai pas d’idée. Je cale. Je coule. Tous ces livres morts nés qui débordent de la poubelle me donnent le vertige de la vacuité infinie de mon existence. Ma future vie clinquante d’intellectuel « peoplisé » se dérobe sous le poids de mes infanticides littéraires.
Tiens, si je faisais plutôt de la sculpture sur gruyère ?