Première (Cassandrali)
- Ma voiture n’a pas démarré ce matin…
- NON, non & non ! Tu n’y es pas du tout ! T’es pas dans le ton du texte ! Tu lis niaisement, tu es monotone… Déclames, mets y de l’intonation ! Ta voiture ne démarre pas, tu es pressé… Tu t’énerves, tu ne restes pas là, résigné par le sort ! Allez, recommences !
- Ma vOitUre n’a pAs démArré ce mAtin !
- Voilà ! Tu y es… Tu comprends ?
Hugo secoua la tête en signe d’approbation.
- Il ne suffit pas de secouer la tête, c’est ce que j’attends de toi ce soir. Et Romain… C’est pas la peine de pouffer rire, tu n’as pas fait mieux ! Bon, tenez compte de mes remarques et tout sera parfait.
La dizaine de personnes présente sur la scène commença à se disperser lorsque Barnabé précisa :
- Je vous rappelle que le rendez-vous est fixé à 17h00. On part en minibus, direction Trouville. Notre intervention débutera aux alentours de 20h. Des questions ?
- A quelle heure on mangera ?
- Si tu t’inquiètes pour ton estomac, prends toi un goûter car le restaurant n’est prévu qu’à la fin du spectacle. D’autres questions concernant l’ordinaire ?
- Euh… Le retour se fera le soir même ? Hésita un autre membre de la troupe.
- Non, on passe la nuit à l’hôtel et on rentrera le lendemain matin. Prévoyez donc slip et brosse à dents ! Répondit-il en ironisant. C’est bon pour tout le monde ? Alors vous avez quartier libre. A ce soir.
Barnabé était un jeune quinquagénaire, professeur de français dans un collègue en banlieue parisienne ; il avait une passion dans la vie, la lecture. La partager était son rêve. Il avait réussi au sein de son collège, à monter un groupe de lecture où les bons élèves comme les plus faibles s’investissaient afin de développer leurs connaissances et d’acquérir une certaine ouverture d’esprit.
Dernièrement, il avait été plus loin en créant une association, devenue sa fierté. « Les conteurs de la lune » puisque c’était son nom, avait pour but dispenser la lecture auprès des personnes qui n’avaient plus la possibilité de lire.
Ce soir, c’était une première, leur Première. Une lecture à dix mains dans les vastes jardins d’une maison de retraite