Ti voglio tanto bene (Pivoine)
Il s'appelait comment déjà?
Je ne me rappelle plus. Il était petit, brun de peau et noir de poil. Rien pour me plaire. Ou plutôt si, tout pour me plaire. Il était sensible, il était gai, il était triste, je me souviens juste de son prénom, il avait des boucles noires, une voix sympa, et on avait sympathisé. Pourquoi, comment, aucune idée. Ca se passait quelque part, en Italie, loin, très loin, au sud de Naples. A mi-chemin entre ma civilisation et la Grande Grèce. Nous campions sous les oliviers, la mer était glaciale, les nuits étaient si fraîches et les lézards nous réveillaient le matin, agiles dans les murs de paille, cachés dans les pierres du Temple de Paestum.
C'était le midi, l'eau bleue de Capri, là où les bleus des mers et du ciel se confondent, certains matins.
On s'est marié à la fin de mon séjour. Un soir, j'attendais je ne sais quoi, je ne m'amusais pas beaucoup le soir, impossible de me baigner, la Méditerranée était trop noire, impossible de me promener, de marcher. Il y avait juste la musique, la danse, les guirlandes de feu parmi les arbres d'Italie, et cette inaccessible étoile...
On s'est regardé, juste regardé. Lui et moi. On n'a d'ailleurs plus vu que ça, lui mes yeux, moi les siens. Et muettement, maladroitement, on s'est aimé. Juste aimé.
Au matin, je regardais son pantin. Bricolo! Voilà le surnom que je cherchais. Cette marionnette abandonnée me rappelle un pantin de cirque, les photos d'un cracheur de feu, et Bricolo, enfant de la balle. J'ai pris mon carnet et j'ai recopié cette phrase lue sur la Toile: "Seule l'écriture me sauvera de la gueule de bois" ...
Est-ce qu'il ne serait pas temps de parler de la marionnette chère à mon coeur de cet été? Et du dernier été de ce temps-là?