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Paroles Plurielles
23 mai 2007

Ti voglio tanto bene (Pivoine)

Il s'appelait comment déjà?

Je ne me rappelle plus. Il était petit, brun de peau et noir de poil. Rien pour me plaire. Ou plutôt si, tout pour me plaire. Il était sensible, il était gai, il était triste, je me souviens juste de son prénom, il avait des boucles noires, une voix sympa, et on avait sympathisé. Pourquoi, comment, aucune idée. Ca se passait quelque part, en Italie, loin, très loin, au sud de Naples. A mi-chemin entre ma civilisation et la Grande Grèce. Nous campions sous les oliviers, la mer était glaciale, les nuits étaient si fraîches et les lézards nous réveillaient le matin, agiles dans les murs de paille, cachés dans les pierres du Temple de Paestum.

C'était le midi, l'eau bleue de Capri, là où les bleus des mers et du ciel se confondent, certains matins.

On s'est marié à la fin de mon séjour. Un soir, j'attendais je ne sais quoi, je ne m'amusais pas beaucoup le soir, impossible de me baigner, la Méditerranée était trop noire, impossible de me promener, de marcher. Il y avait juste la musique, la danse, les guirlandes de feu parmi les arbres d'Italie, et cette inaccessible étoile...

On s'est regardé, juste regardé. Lui et moi. On n'a d'ailleurs plus vu que ça, lui mes yeux, moi les siens. Et muettement, maladroitement, on s'est aimé. Juste aimé.

Au matin, je regardais son pantin. Bricolo! Voilà le surnom que je cherchais. Cette marionnette abandonnée me rappelle un pantin de cirque, les photos d'un cracheur de feu, et Bricolo, enfant de la balle. J'ai pris mon carnet et j'ai recopié cette phrase lue sur la Toile: "Seule l'écriture me sauvera de la gueule de bois" ...

Est-ce qu'il ne serait pas temps de parler de la marionnette chère à mon coeur de cet été? Et du dernier été de ce temps-là?   

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Commentaires
P
En fait, non, c'est pas flou du tout. Du moins dans ma tête. Je savais très bien de quoi et de qui je devais parler. Peut-être que je me suis emmêlée les pinceaux avec la phrase qu'il fallait mettre dans le texte. Tout simplement...
P
envoutant... c'est un peu comme si on suivait le fil décousu des pensées de cette narratrice...<br /> <br /> je l'imagine rêvassant à une fenêtre, les yeux perdus dans les méandres de sa mémoire, cueillant pourtant ça et là une image, qui fait "rebondir" sa mémoire vers un autre détail...<br /> <br /> j'aime beaucoup. c'est super bien écrit, il y a tout, l'image, la phrase... et l'émoi.<br /> merci :)
P
A vrai dire (et merci pour le petit mot), Coum, je me suis laissée emporter aussi. En l'écrivant. Je ne savais pas très bien où j'atterrirais, et dans le fond, je ne voulais pas trop expliquer. Il y a un flou, oui, qui fait se rapprocher la marionnette du texte (ou de la photographie), et le pantin du passé, dont on ne sait d'ailleurs pas si c'était l'homme et son clown ou un homme ou juste un clown...
C
c'est un texte étrange Pivoine, bien écrit (comme toujours) mais...<br /> tu mêles passé et présent...et aussi, mais je me trompe peut-être, le rêve et la réalité, l'homme et le pantin...est-ce voulu?<br /> Peut-être faut-il juste se laisser emporter par ce texte dans lequel la mémoire est floue et donne à rêver
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