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Paroles Plurielles
17 juin 2007

Quelques mots chuchotés. (L-ys)

“Hiroshima, mon amour… Escuse moi, c’est une erreur!”

Quelques mots chuchotés en secret devant le miroir. Quelques mots chuchotés qui semblent sonner faux… Parceque tu es beau et parceque je suis presque amoureuse. Parceque j’adore tout de toi et que nous sommes presque les plus beaux du monde! Oui, c’est vrai j’avoue...

Mais je crois que je préfère ne pas être totalement bien avec un homme.

Tu es arrivé tard dans la nuit. J’étais debout, nue, toujours devant le grand miroir. Tu t’es glissé dans mon dos, j’ai senti ton désir monter... Tu m' as embrassé sauvagement. Cette nuit la, nous nous sommes subis longuement. Cette nuit la, j’ai aimé la virilité de tes courbes, le parfum de ton corps, l’immaculé de ta peau noire. Cette nuit la, j’ai aimé ton corps nu, dans la pénombre de la chambre. Cette nuit la, j’ai aimé ta manière de dire encore, d'essuyer une larme, de poser ta main sur ma joue. Cette nuit la, c’était la dernière. Oh Hiroshima, mon amour…Tu le savais je crois.

Et cette nuit la aussi, j’ai décoincé mon bras de sous ton corps. Tu m’écrasais. Tu m’as laissé m'écarter mais tu as coincé ma jambe en y enroulant la tienne. Toujours en dormant, tu as touché mon visage de toute ta main, puis redescendu pour la poser sur mon sein.

Tu m’avais fait entrer dans ta vie. Chez toi, dans ton lit, dans ton intimité, dans tes rêves... Maintenant je suis la, dans tes draps chiffonés. Tout près. Les larmes roulent. Certaines choses sont étranges. Parfois douloureuses.  J’ai envie de te dire certaines choses en partant. Que c'était bien, que j'étais bien avec toi. Mais je garde tout ça pour moi. J'y repense et souris.

Et j’aime cette confusion agréable, cette petite once de mélancolie, ce petit nuage bleu gris qui pèse.Là, dans ma tristesse, le ventre en boule et les yeux embués, je persiste: j’ai été plus heureuse que je n'aurai mal..

C'est fou comme on peut détester dire ces mots-la. C'est fou comme on aimerait que les choses soient autrement. On n’y peut rien. Le temps, crois moi.... Je joue la détachée, rien ne me touche, plus rien ne presse, ne parlons pas de nous, ce n'est pas grave.

Hiroshima, mon amant, je t’en prie excuse moi, c’était une erreur! Oui, c’est vrai j’avoue…

Une belle erreur.

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Commentaires
L
L'insiration m'est venue après avoir fermé un petit livre de poche aprécié. A la fois larmes et tendresses?Oui c'etait tout a fait ca Coum.. <br /> <br /> Merci Marguerite Duras ;)
F
C'est un très beau texte. <br /> J'aime beaucoup
L
Hé oui les caprices d'ordinateurs ca n'arrive pas qu'aux autres... :( <br /> Ici rien n'a changé, on se sent toujours aussi bien! Toujours un mot gentil, quelques encouragements, une main tendue... Merci!
S
Pourquoi nous avoir privés si longtemps du plaisir de te lire ? tu écris si bien, laisse-nous en profiter !
A
Je suis vraiment bouleversé et heureux de ce texte. Un grand merci
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