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Paroles Plurielles
22 juillet 2007

Économie des mots (Lalionne)

La surprise était de taille royale. Cette taille royale que je payais a priori à Mon Dieu, comme des roturiers d'une époque révolue qui redevaient au Roi. Elle aurait mérité un sacrifice grandiose, cette surprise, mais elle était arrivée avant que je n’aie même imaginé l’imaginer. Une surprise à crédit : profitez maintenant, payez plus tard.

Dans mon cas, c’était du jamais vu. Économiste, Mon Dieu préférait plutôt, dans notre monopole bilatéral, la loi de l’offre à ma demande à cette pratique de microcrédit. Comment pouvait-il être certain que je paierais? «Je te fais confiance», m’a-t-il dit.

Et s’il était de ces marchands de rêves, qui vous font goûter gratuitement à leur drogue, assurés que nous deviendrions accros? «Je te fais confiance», lui ai-je dit.

C’est que, affublée de mon kit parfait de la marcheuse virtuelle, pantalon sport et souliers confortables pour la route, je déambulais sur le pavé d’une voie nouvelle, frappant au hasard des portes, lorsqu’un inconnu m’a gentiment et inconsciemment dirigée vers Paroles Plurielles, un gentil café qui n’était pas sans rappeler Balzac : «Le comptoir d’un café est le parlement d’un peuple.»

Comme d’autres voyageurs anonymes, je me suis assise à l’ombre d’une table reculée, me contentant d’écouter les commentaires des habitués. Derrière son comptoir, la tenancière Coumarine nous a souhaité la bienvenue, signifiant ainsi qu'elle nous avait remarqués. Puis, répondant à sa cinquantième question, je m’attendais à être ignorée de ces gens. Et pourtant, les Rsylvie et Papistache se sont tassés un peu plus à leur table pour m’y faire une place : «Viens, Lalionne! Qui que tu sois, tu es des nôtres!»

J’ai retiré mes souliers blancs pour être à l’aise et marcher pieds nus dans cette douce prairie, puis je me suis laissée emporter par la magie de leurs mots.

«Merci, Mon Dieu, je te revaudrai ça….»

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Commentaires
P
C'est original et joliment écrit ! Bienvenue à toi, Lalionne. Ici, c'est plutôt un MOTel, on y entre, on y sort, on y fait des rencontres et le loyer se paye à la quinzaine.
I
Bonjour Lalionne<br /> <br /> ici pas de café (dommage) mais on consomme sans modération des mots sans crainte d'abuser... et on en a l'ivresse !
A
Bienvenue à toi !<br /> Ne sois pas naïve, dans ce bistrot, on ne consomme pas gratos, il faut payer...<br /> Non pas de sa personne, sauf ceux qui écrivent avec leur coeur ou leurs tripes mais il faut donner...<br /> Bon courage !
P
Avec votre crinière, nul doute que vous ne resterez pas longtemps dans l'ombre. Déjà de la lumière s'avance depuis votre table reculée.
R
"Derrière son comptoir, la tenancière Coumarine"...<br /> <br /> -et ben lalionne, tu tapes fort pour ton arrivée !<br /> coumarine en tenancière ? on voit bien que t'es nouvelle et que tu n'la connais pas !<br /> "attention, aux fautes, aux textes trop longs, aux virgules mal placées..." <br /> je plaisante, tu as bien fait de t'inscrire au "tripot des mots". <br /> sur P.P. on gagne à tous les coups,<br /> les clients sont fidéles et reviennent toujours.<br /> <br /> -pst,,,, j'aime bien (beaucoup) ton texte... surtout qu'il me semble avoir vu mon homonyme au coté de Papistache !<br /> alors là, c'est que du bonheur.... pour ne pas dire : quel honneur !
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