Obsessionnel (Poème de Vie)
« L'horloge indique vingt deux heures trente, mais elle est en avance... »
Deux yeux énormes scrutent la ville ou plus exactement la fenêtre en face de ses trous, c’est à dire ma cuisine. Chaque matin quand je me lève et que j’y déguste mon café, je les vois et je les observe. Deux yeux ébahis qui me font penser au regard ahuri de Donald. Quelques cils bien lissés, une larme noire au bord de chaque paupière. Et l’iris qui se déplace de façon imperceptible chaque jour, croyant sans doute que je ne le vois pas.
Mon café a refroidi… comme d’habitude !
Mes yeux scrutent ses yeux, ces ronds qui s’abîment dans la façade froide de l’usine à gaz. Des frissons parcourent mon échine… le regard scotché sur ce regard vide et pourtant présent et qui scrute la rue, la ville ou plus exactement la fille en face de ses trous, c’est à dire ma cousine. Chaque matin quand je me relève et que je reboutonne mon pantalon, je les vois et je les caresse…. Deux yeux souriants qui me font penser au regard rêveur d’un marchand ambulant. Quelques cils bien lissés, une larme noire au bord de chaque paupière. Et l’humus qui féconde de façon subtile chaque jour, espérant sans doute qu’un petit homme se mette à pousser.
Mon café a refroidi… comme d’habitude !
Mes yeux scrutent ses yeux, ces amandes qui se dessinent sur la façade lisse de l’épiderme d’abricotine. Des frissons parcourent mon échine… le regard scotché sur ce regard avide et si présent et qui scrute la rue, la ville ou plus exactement la fenêtre en face de ses trous, c’est à dire ma routine….
« L’horloge indique vingt trois heures trente, mais elle est en avance… »