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Paroles Plurielles
12 septembre 2007

Le VRP (Vagant)

L’horloge indique 22h30 mais elle est en avance. Elle
m’accompagne partout, cette petite horloge, aux quatre
coins de la France. Elle est de tous mes coups. Je
viens d’ailleurs d’y jeter un coup d’œil pour savoir
combien de temps il me reste à tirer, et je me
concentre à nouveau sur ces deux trous où
s’introduire.

Je suis VRP. Je vends tout et surtout n’importe quoi,
tant que cela me permet de sonner aux portes, de
planter mon sourire carnassier dans l’entrée
entrebâillée, et glisser des regards insidieux dans
l’échancrure des vies privées. Ce sont presque
toujours des femmes qui m’ouvrent, de ces ménagères de
moins de 50 ans que les pubards cherchent à baiser,
alors qu’il suffit de sonner à leur porte avec une
gueule d’amour. Dès le premier regard, je sais si je
vais conclure l’affaire. Après quelques questions
stratégiques, je sais quand et comment. Je me suis
spécialisé dans la petite bourgeoises engoncée dans un
mariage sous lexomil, piégée par les marmots et les
crédits à taux variable, mais prête à vivre la grande
aventure entre la purée du déjeuner et le chocolat du
goûter : trois heures de ménage maquillées en rêve à
bon compte auprès d’un beau sentimenteur. Alors elles
m’ouvrent tout, de leur chambre à coucher à leurs
rêves télévisés, elles s’ouvrent jusqu’au cœur pour
que je les cambriole.

Je suis VRP, officiellement. Tout s’est très bien
passé cet après midi avec ma cliente. Elle m’a même
fait la bonne surprise du mari en mission pour la
semaine, alors j’ai tout mon temps. No Stress. Ça va
glisser comme dans du beurre. Maintenant qu’il fait
nuit, il ne me reste plus qu’à décider comment la
violer. Devant moi, deux trous. Celui de gauche est
ouvert, pas béant, non, juste ouvert, prêt à ce que
j’y pénètre. L’autre est fermé, prêt à être forcé.
Entre les deux, un espace incertain, rouge brique.
Inutile de risquer la blessure, je vais opter pour la
fenêtre de gauche. Il me semble bien que c’est celle
du bureau. Le fric est dans le tiroir du bas.


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Commentaires
V
Tu as raison de soulever cette incohérence. Sans doute la dame était elle consentante jusqu’à un certain point, mais pas celui de passer à l’acte. Quant au mariage sous lexomil, c’est juste l’image d’un mariage soporifique.
J
Ah ! je les connais ces VRP..J'ai failli passer à la casserole" à 18 ans,violée par un VRP qui voulait vendre une douche à ma soeur (que nous attendions dans le salon où mon lit était installé, je parle de ma soeur)..Et, va-y que je te baratine...Et, savez-vous la meilleure, il a réussi à vendre sa cabine de douche (et moi, à sauver ma vertu)....<br /> <br /> Il y a une chose que je ne comprends pas..Puisqu'il sait que la dame au lexomil (j'en prends) est consentante..pourquoi vouloir la violer..Les femmes, si le mec n'a pas trop une sale gueule, sont prêtes à leur tomber dans les bras...Ensuite, pendant que madame dort, il aurait tout loisir de fouiller le bureau...Pas net le mec....
V
Martajeu, je ne suis pas VRP, ni Voleur et encore moins Violeur. Viveur Voire Vicieux, tout au plus.<br /> Pivoine, le mariage a bien des attraits et je n’écrierai aucune plaidoirie contre cette institution fort utile pour la stabilité de notre société. Quant à l’exclusivité sexuelle qu’il suppose, c’est autre chose…
P
Tout de même...<br /> <br /> "Je me suis spécialisé dans la petite bourgeoises engoncée dans un mariage sous lexomil, piégée par les marmots et les crédits à taux variable, mais prête à vivre la grande aventure entre la purée du déjeuner et le chocolat du goûter : trois heures de ménage maquillées en rêve à bon compte auprès d’un beau sentimenteur. Alors elles m’ouvrent tout, de leur chambre à coucher à leurs rêves télévisés, elles s’ouvrent jusqu’au cœur pour que je les cambriole."<br /> <br /> Je trouve ça tout bon...Où le mariage est expédié en moins de temps qu'il n'en faut pour l'achever. C'est même une plaidoirie contre le mariage, I think...
M
non, pas double sens scabreux, mais un texte érotique très amusant justement par la lecture au second degré<br /> et puis, viol... je ne me choque pas, c'est le narrateur qui parle (un salopard), pas l'auteur, non ?
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