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Paroles Plurielles
18 septembre 2007

L'attente (Virgul)

L'horloge indique 22h30, mais elle est en avance.
Comme moi, se dit Fabian qui a toujours détesté être en retard.
La ponctualité est la politesse des Rois. Le Roi des imbéciles, oui !
Pourquoi suis-je ici à arpenter ce foutu trottoir ?
Ces anciens bâtiments industriels sont vraiment lugubres.
C'est la pleine lune en plus, sa lumière blafarde étire mon ombre en
l'aiguisant.
Et ces deux fenêtres idiotes, qui comme des yeux de chouettes, ont l'air de
m'épier.
Dans la nuit urbaine un homme seul est toujours suspect.
A part moi, personne. Sentiments d'insécurité et de culpabilité confondus.
Une voiture rompt le silence, le faisceau des phares lèche les façades et je
suis ces lumières arrières rouges qui s'éloignent.
L'horloge indique 22h30, mais elle est en retard. Elle ne fonctionne plus.
L'attente est pesante, l'incertitude me fait frissonner, à ma montre il est
22h58 et...
La porte que je guettais s'ouvre, enfin ! Placé ou je suis elle ne pourra
pas me voir.
Des jeunes gens sortent par groupe de deux ou trois, ils se dirigent vers
leurs voitures, ou se hâtent vers la place où ils pourront prendre leur bus.

Enfin, la voilà ! Après avoir éteint la lumière, elle tire la porte vers
elle et la ferme avec ses clefs. Comme elle est belle ! Professeur de danse
elle a su conserver une silhouette fine et droite, ses longues jambes
rythment sa démarche élégante, et son allure reflète bien son caractère
entier et volontaire.
Il y a plus de deux mois qu'ils ont rompus, et depuis, plus un signe. Les
premiers jours, la colère aidant, Fabian en ressentait comme de
l'allégresse. Puis, au fil des semaines, le regret et l'absence ont pesé, de
plus en plus. Aujourd'hui, plus qu'un manque, plus qu'un arrachement, Fabian
subit cette séparation comme une brûlure, une amputation. Il a mal, il se
tord. Alors il la regarde s'éloigner, le poing serré devant la bouche pour
ne pas crier, pour ne pas s'élancer vers elle.
Il la suit du regard, elle porte son GSM à l'oreille, une vague rouge de
jalousie l'envahit. A qui téléphone t elle ? Merde ! Le sien se met sonner,
il va se faire repérer !
« Allô Fabian ? C'est Valérie..., je pensais que .... ».
Oh ouiiiii ! ! !

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Commentaires
D
Ouiiiiii! J'adore les histoires qui finissent bien, surtout qu'en lisant,on ne sentait pas venir une telle fin.
C
Cela commence dans une atmosphère lugubre en effet, et dans des sentiments amers<br /> Puis la fin nous surprend heureusment...il y a de quoi espérer...<br /> Merci Virgul pour ce texte bien agréable à lire...
M
il en a de la chance, ce jeune homme ! l'atmosphère de ce texte est très bien rendue, le happy-end fait plaisir au lecteur et lui donne à son tour du plaisir
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