La Bastide (Brigou)
Antoine avait rendez-vous avec Estefan, le vigneron.
Après avoir suivi des chemins tracés par les troupeaux il longeait des terrasses plantées d’oliviers sauvageons, s’engageait sur des sentiers bordés de vieux murs où les bêtes se serraient pour s’abriter du mistral et des froidures. Des routes plus larges fendaient la houle des vignes et menaient à une propriété viticole ou à un simple cabanon.
Des rangs de lavande au dos rond le conduisirent vers le village à l’ombre douce des oliviers. Au détour d’une ruelle apparut la bastide. massive mais à la façade noble, élégante avec ses deux étages.
Antoine y accéda par une longue allée de platanes. Les jardins agrémentés de terrasses comportaient des pièces d’eau et des massifs policés, entourés de buis savamment taillés que quelques statues venaient ponctuer.
Un simple escalier conduisait à la terrasse où Estefan, le propriétaire, l’accueillit avec chaleur. D’emblée il l’invita à visiter les caves anciennes, construites en croisées d’ogives, certaines datant de 1560.
La visite se termina par la découverte de l’intérieur de la bastide. Ce fut un ravissement pour Antoine ; il y régnait une douceur de vivre. Toutes les pièces étaient richement meublées. On pouvait imaginer une vie faite de joies simples et familiales ou d’une succession de réceptions.
Le gîte correspondait exactement à ce que recherchait Antoine. Il s’adossa à un mur chauffé par le soleil, le regard perdu dans le moutonnement des cistes, des genévriers et des buis. Il pouvait déguster dans ce lieu d’exception les bons moments à venir.
Estefan lui souhaita un bon séjour et lui donna solennellement les clefs de la maison.