Les gourmandises de la dernière chance ! ( Philippine )
Tante Babette prit une profonde inspiration, il y a des moments dans la vie où on ne peut plus reculer, c’ est presque une question de vie ou de mort ! Cela faisait plus d’ une demi-heure qu’ elle piétinait en bas de cette maison de maître, ira, ira pas, elle avait fait demi-tour et puis elle était revenue et elle n’ arrivait toujours pas à toquer à la lourde porte de chêne.
Et si elle se trompait, si elle échouait, si elle se retrouvait criblée de dettes…
Ses joues étaient en feu, elle avait l’ impression que plus aucun son ne sortirait jamais de sa bouche ! Difficile de dire à son père, après avoir fui douze ans plus tôt : « j’ ai besoin d’ un peu d’ argent : je veux acheter une patente pour vendre des biscuits, papa j’ ai besoin de toi ! »
Mais Babette sait que c’ est sa seule chance : son mari est parti avec une plus jeune, il faut bien nourrir ses enfants ! Et en 1870, être une femme n’ est pas facile !
Au deuxième étage de la maison, derrière les rideaux, le père de Babette la regarde, il a peur, douze ans que sa fille a disparu, une demi-heure qu' elle part, qu' elle revient, mais enfin elle va se décider à entrer ? Il a failli sortir, mais a eu peur qu' elle s’ enfuie ! Alors il attend et il bout d' impatience.
Et puis Babette prend une profonde inspiration, et se dit que si son père l’ accueille les bras ouverts, elle appellera ses biscuits « les gourmandises de la dernière chance »…