2. L'enfant du placard (Rsylvie)
Cher frère,
Comment te dire ce que je ressens en ce moment ?
Pas facile de mettre des mots quand on a tant détesté !
Je te vois mort et, malgré ça, je frémis de rage.
Regarde comme la convoitise se lit, dans mes iris.
Et bien, ma haine envers toi est proportionnelle.
Combien de fois je t’ai craché mon venin,
MOI le banni, le méchant, le secret jamais dévoilé.
MOI, ton ombre… ta moitié, j’étais assis dans l’armoire,
à observer l’affection dont on te chérissait.
Dans ma cage de misère je disparaissais, tant j’étais ignoré.
Dans mes rêves, j’enviais ta bienséance.
Quand on t’aimait, je m’asphyxiais davantage.
Je me fanais, MOI le miroir sans tain.
Je te déteste de ces années de silence.
De n’avoir jamais compris mes appels.
Prince en habits de soie, moi en haillons.
TOI, l’invité à la fête… moi dans la cave!
Ta vie de fastes était trop belle.
Pas de partage !
Le masque devait se taire, disparaître à jamais !
MOI, j’étais disposé à t’aimer.
Te donner le pardon,
J’étais prêt à cela, par affection simplement…
Mais, la haine a tissé mes artères d’idées noires.
Le besoin de connaître tes plaisirs, a éveillé en moi des sentiments violents.
J’étais décidé à vivre malgré l’isoloir, à exister loin de mon génotype… à m’échapper.
Je n’ai même pas armé mon bras, la maladie s’est chargée de toi.
la porte s’est entrebâillée…
je te laisse, on a besoin de moi
Le Roi soleil.