Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Paroles Plurielles
5 décembre 2007

20. L'amitié (Brigou)

Mon complice,

Tu dois être étonné de mon absence. Après trois semaines de silence, j’ai choisi de t’écrire et de me confier.

Je t’ai rencontré dans le bar « des Amis » voilà quelques mois. Je travaillais dans le coin et je venais comme d’hab à midi boire mon thé. Je te voyais rentrer dans ce bistrot, t’installer près de la fenêtre et commander ton café noir. Nos regards s’étaient croisés et tu m’avais vite proposé de venir m’asseoir à côté de toi.

Ainsi la semaine nous sirotions ensemble. On s’installait à la table légèrement à l’écart des clients. On rigolait en regardant la tête des passants. On adorait ça. Nous avons parlé de plein de choses. Nous avons tellement ri de nos petites histoires drôles, de nos anecdotes de travail. On avait un vrai feeling. Notre vie  personnelle n’a jamais été abordée, il semblait nécessaire de ne pas mélanger nos vies privées à cette rencontre d’amitié.

Et…  Tu m’as parlé d’ELLE, celle qui te charmait. Elle semblait avoir ce que tu recherchais chez la femme. Tu en parlais si bien. Elle était jolie, sensible, intelligente. Tu n’as pas hésité à me raconter que tu ressentais des sentiments forts vis à vis de cette personne. Tu étais très épris d’elle. J’ai vite compris que tu cherchais mon avis à propos de cette femme, j’étais ta confidente et tu me savais attentive.

Tu semblais n’avoir rien ressenti de mon mal être. Tu n’as jamais remarqué le tremblement de mes mains, ma voix qui se cassait, mon regard qui brillait.  J’ai fait semblant, j’ai essayé de contrôler mes émotions. Tu ne t’apercevais de rien.

Tu étais en confiance et sans ménagement tu m’as raconté ton histoire.

Alors a pénétré en moi ce vilain sentiment que je ne citerais pas. Il s’est installé progressivement dans ma tête et s’est amplifié. J’avais une rivale, je ne la connaissais pas et je la détestais. J’étais remplacée et j’avais maintenant le second rôle. J’allais me priver de ce rêve d’aimer et d’être aimée.

Mais ce matin j’ai fait le pari de la sincérité et j’ai décidé de revenir vers toi. Tu as été honnête, tu ne m’as jamais rien fait espérer dans notre relation. Alors je vais profiter de cette amitié vraie et sincère et c’est avec plaisir que tu me présenteras ton amie !

Publicité
Commentaires
B
La bonne copine quoi....
B
Merci pour vos commentaire, j'y suis sensible. Cette manière d'écrire sans U était un bon exercice et j'y ai pris du plaisir.
O
C'est vrai polly, les phrases sont courtes et le texte coule bien.<br /> Quand j'ai joué la septième femme de Barbe Bleue au théâtre, je n'avais qu'un mot à dire : "Turlututu" :~)
I
Elle est bien méritante cette jeune femme là, qui oublie sa "jalousie" pour rentrer dans celui de la bonne copine...<br /> <br /> ben... elle n'était pas vraiment amoureuse du mec, c'est pas possible ???
N
Belle histoire, presque un conte de fée.
Publicité