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Paroles Plurielles
7 décembre 2007

29. Chère maman (Claire 2)

Chère Maman,

A la colo ça se passe bien.

Les monos ont dit « écrivez ça à vos parents! », alors je te l’écris.

Mais sinon, ici, ça se passe pas vraiment bien.

Le temps est très joli, mais on a pas le droit de sortir car les monos préfèrent regarder la télé. On doit rester dans les chambres et faire des colliers, des dessins, des choses comme ça. Si on doit aller faire pipi, on demande la permission de sortir de la chambre et on y va.

Mon pire ennemi, c’est Antoine. Il a le droit de faire des choses et pas moi car c’est le frère à Jérémy, le chef mono. Alors moi je mets des araignées dans son lit avec Robin, c’est mon copain. On se venge, je sais, c’est pas bien, mais il arrête pas de se vanter !

T’as dit « sois pas méchant avec tes petits camarades ! », mais là c’est pas pareil je le promets ! Antoine, d’abord, c’est le premier à embêter mes petits camarades et moi, alors c’est normal de pas trop l’aimer, non ? Et on l’a appelé Antoine le mocheton (il est vraiment moche !)

On a pas le droit de rien faire, alors les monos donnent des perles et des dessins à colorier. Si on essaye de lire les bd de la colo, ils les arrachent en disant « c’est les nôtre, t’avise pas de les prendre petit con ! ». Même Antoine a pas le droit de les prendre !

Le mot « con », c’est un gros mot, non ? J’ai pas osé le dire.

J’ai bien essayé de faire la bataille de polochon comme toi t’avais fait à ta colo, mais les monos ont dit d’arrêter ça maintenant « bande de sales mioches ! On est pas payé à faire les flics ! »

Hier, enfin, on est sorti voir la mer. Pas longtemps mais comme disent les monos, « c’est trop froid ! Personne se baigne ! C’est bien compris ? » Alors, comme on avait bien compris, il a permis de faire le ballon prisonnier dans le sable. On envoyait le ballon dans la tête à Antoine le mocheton, c’était bien !

Le sable, j’en ai mis dans mes poches et je te le ramènerai en rentrant à la maison !

J’espère que t’écriras à mon anniversaire ! Antoine a plein de lettres et de bonbons de sa maman.

Je t’aime, maman chérie !

Mille baisers ensablés.

Charles.

P.S.: J'ai mis le dessin de la colo dans la lettre. Antoine c'est le moche, et Robin, c'est le garçon à côté de moi.

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Commentaires
P
Le pire c'est que ça existe encore aujourd'hui. Méfiez-vous les parents!<br /> Ton texte est formidable, on a vraiment envie d'aller le chercher et le ramener dare-dare à sa mam chérie. Quant aux fôtes dont tu te plains, je trouve qu'elles vont bien avec l'ambiance.
B
Bravo pour cette lettre. J'ai bien aimé. Tout y est...super. Les colos, les pensions, je n'ai pas connu mais j'imagine comme toi cette ambiance.
I
ben les jolies colos de vacance avec Pierre Perret étaient quand mmême plus drôles que celles ci ! Les monos sont bons à envoyer aux... orties !<br /> <br /> Bouhhh ca fait froid dans le dos !
D
Moi je suis allée en colo... à l'époque, filles et garçons étaient séparés et j'avais surpris ma mono en train d'embrasser un mono de la colonie voisine... du coup, pour "acheter mon silence" j'avais tout ce que je voulais! C'était moi la chouchoute. Bravo pour ce texte, on s'y croirait!
C
Y' aurait-il quelque chose de pourri au royaume de la colo ? ...J'ai, en ce qui me concerne, des souvenirs très agréables de belle convivialité du côté mono et plonge. Et bien ma bonne dame... les temps ont bien changé!
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