43. La vie est blonde, à mirettes noisette (Naïra)
Marie,
Je pars. J'ai assez espéré ta fidélité. Tu ne m'as pas rassurée.
Elle est belle, très belle. Trop.
Je ne tolère pas cet écart réitéré bien trop de fois.
Je te faisais confiance, et tu m'as trahie.
Dévorée par la colère et la tristesse, je m'en vais voir la voisine d'en face. Celle dont tu ne savais voir le visage sans avoir envie de vomir. Elle est belle, bien vivante, blonde, avec de grandes mirettes noisette.Je l'aime déjà.
Tu diras demain de moi "elle était trop possessive".
Possible. Mais je n'espère rien de toi, maintenant.
Si tu vois cette lettre, bien cachée entre les draps dans le placard, c'est déjà trop tard, je ne reviendrai pas. Je t'ai aimée, mais cette pimbêche, c'était la larme de trop dans le vase de mon âme. Tu me disais "tu t'emportes sans savoir, c'est ma psy". Mais je t'ai croisée hier, dans ses bras, devant la porte de chez toi. Elle était rosie de plaisir, et toi tu larmoyais… trop.
Si tu me cherches, je serai chez la blondinette noisette d'en face.
Ta femme lassée d'attendre,
Alice.