46. Affinités (Marie-Jeanne)
Chère amie,
Voilà bien longtemps j'ai délaissé mes copines et changé de vie. Si je te parlais de mon idylle avec l'homme responsable de mon déracinement ?
J'ai des privilèges. Le soir tombé, j'ai le plaisir de me blottir dans ses bras. François et moi sommes alors en osmose. Il me connaît comme sa poche, de manière très tactile. Notre rencontre n'est pas dictée par le hasard. Sa démarche était très réfléchie. Des kilomètres séparaient nos destinées. C'est Lyon ma ville natale. Il avait déjà pensé à mon profil idéal. Il m'imaginait typée, très vibrante, satinée, féline, déliée, le teint ardent. Ma fragrance devait l'enivrer et mon timbre le charmer. L'élan a été immédiat et après différentes rencontres je l'ai fasciné.
Je le sentais à ses doigts caressants. Son plaisir était sans égal.
Comblé, il m'a ramenée à la maison.
De loin j'imagine ta réflexion : "Et sa femme, est-elle d'accord avec cette histoire ?"
En réalité, ma présence ne la gêne pas, ma condition est celle de sa maîtresse de bois et j'ai l'âme de l'harmonie.
Ton amie,
La cythare.