34. Des bouts de papiers( Mocka)

J’ai bien fait le tour de la question.Tergiverser avec les regrets ça ne sert plus à rien .J'ai décidé de l'emballer dans ces valises comme j'ai fait avec mes vieux bouquins.
Des fois  je suis tentée de réouvrir les lettres .Ces bouts de papiers que je lui ai envoyés et dont j'ai gardé farouchement des copies. Mes mains tremblent en les touchant. Je suffoque rien qu'à l'idée que les mots puissent surgir à nouveau, qu'ils me hantent à nouveau. Qu'ils me collent au sang, au souffle. Qu'ils me tuent à nouveau.
Je prends ma tête dans mes paumes et j'imagine ces ineffables moments de solitude. Ces moments où le monde  ne valait même plus le pain....
Pourquoi accepterais-je à nouveau d'être tenaillée. Assaillir à nouveau mon âme de cet amour que j'ai tant chéri, égaré, puis fui...
J'ai rangé à la fois l'amour le chagrin et la haine . Je les déplierai quand il sera temps.

Comments

[matarjeu]

une belle écriture, mais où je cherche en vain fenêtre, volets, main... à moins que je n'ai pas saisi la métaphore

[caro_carito]

Une ronde de petits papiers très entrainante.

[Janeczka]

Une belle facon d'exprimer le pouvoir des mots.

[Coumarine]

c'est un texte très nostalgique, Mocka...
dont la dernière phrase est en effet très expressive...

[Arthur HIDDEN]

Je trouve cette manière de garder les choses pour plus tard, au lieu de les brûler par exemple, très féminine, à moins que ce soit tout simplement un réflexe d'écrivain.