48. Un matin comme je les aime (Doris)
J’ai
bien fait le tour de la question et s’il y a bien un moment que je
chéri par-dessus tout c’est le réveil des jours d’été…toi à mes côtés…
Ce
matin, comme j'aime tant, le soleil passe à travers les persiennes.
Cela fait des bandes de lumière, de toutes les tailles, qui traversent
les murs et courent sur le plafond. Parfois même, elles s'allongent
auprès de moi, quand il est un peu tard, comme pour me tirer de mon
sommeil.
Ce matin c'était encore plus important de voir de la lumière...
Tout
doucement, comme je l'aime, l'odeur du café monte jusque devant ma
porte, glisse sur mes draps et épouse l'oxygène de mes premières
inspirations. Un effluve doux et fort à la fois, comme les raies jaunes
qui décorent la pièce.
Décidément ce devait être une matinée merveilleuse.
Enfin,
suivant presque une logique parfaite, j'entend le piaillement
irrégulier et si harmonieux des oiseaux réveillés depuis les premières
heures du jour, puis le bouillonnement de la cafetière en bas de
l'escalier et les voix d'une radio comme mise en marche dans mon
dernier rêve.
Cette nuit c'était encore plus important de rêver...
Mes
yeux bouffis se sont ouverts lentement, puis je me suis levée doucement
dans un corps encore endormi. Je me suis dirigée vers la fenêtre, prête
à ouvrir les volets sur cette matinée éblouissante comme si c'était la
première de ma vie.
Et détournant le regard vers le lit
ensoleillé,ma main posée sur la persienne, une immense douleur m'a
prise au ventre tandis que ma main se dissipait dans le flou de larmes
incontrôlées...
...c'est bien le premier jour aujourd'hui, celui de ton absence.