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Paroles Plurielles
8 mars 2008

08. Ne pas trop mettre les formes ! (Cathy ?)

- « Monsieur Le Président, M. Panta, mon client, n’aurait jamais pu lever la main sur son épouse, il l’aimait…

Il s’agit bien d’un suicide…Madame Panta était très perturbée les jours précédent sa mort.

Son frère, M. Gruel, qui habite avec le couple Panta, avait noté qu’elle semblait comme recroquevillée sur elle-même, parlait peu, ne se levait que pour les repas… »

Les voisins, interrogés, ont confirmés la léthargie de Mme Panta ; « elle ne sortait plus », ont-ils dit. « Les jardinières des fenêtres étaient en friche, des mauvaises herbes envahissaient la courette de la maison, et, ce, depuis des mois ». Ils ne la voyaient guère que lorsqu’elle sortait faire quelques courses alimentaires de première nécessité... « Mme Panta », Monsieur Le Président, «  était très dépressive et elle s’est donné la mort au terme d’une longue période de souffrance morale… »

La carabine trouvée près de la victime », me direz vous, « reposait à droite de celle-ci alors que Mme Panta était gauchère mais l’expert en balistique, nous a prouvé que le recul engendré par la détonation avait pu provoquer un mouvement inversé de la part de Mme Panta, ce qui explique, indéniablement, que l’épouse de mon client s’est, elle-même, porté le coup fatidique »….


Maître Rabelais, avocat de la partie civile demande alors à déposer une nouvelle pièce au dossier, « document qui, jusqu’alors, n’a pas été exploité à sa juste valeur » dit-il, avec emphase.

Après accord du Président de la cour et faible assentiment de l’avocat de la défense, Maître Rabelais brandit, sous les yeux ahuris de l’accusé, la photo d’une statuette, femme jeune et lascive aux formes épanouies cintrées dans une guêpière ajustée.

M. Panta, jusqu’alors silencieux, effacé, un brin pitoyable, arrache vivement la photo des mains de l’avocat général en hurlant : « Oui je l’ai tué, ce tas de chair ignoble, cet estomac sur pied qui s’empiffrait de nourriture jour et nuit ! Oui j’ai tiré sur cet amas de graisses immondes devenu l’exact contraire de cette statuette ! Je l’avais sculptée, à son image, quelques temps après notre rencontre. Je ne supportais plus qu’elle détruise l’image que j’avais d’elle. J’ai tué ce qu’elle était devenue pour ne conserver que son image magnifiée ! »

« Les journaux du lendemain titrent : c’est comme ça qu’on perd un procès »

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Commentaires
L
si près du but... il va avoir des regrets le mari!
J
Moi j'accuse dans cette histoire l'industrie agro alimentaire qui gave les consommateurs de graisses sursaturées, de sucres et de sels ajoutés sans parler des farines enrichies au gluten....ah! saleté d'èpoque!!
A
On est passé à 2 doigts de l'erreur judiciaire....
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