Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Paroles Plurielles
16 mai 2008

Ce matin... (Mifa)

ce matin
pour la première fois depuis longtemps,
depuis jamais,
sous le ciel qui ne pèse plus comme un couvercle
elle  ouvre une porte
touche du regard cet arbre qui rumine au bout du jardin
lève la tête vers les feuilles pleureuses
gravier mouillé
s'étonne de l'unique papillon, deux pétales marbrés, posé sur
cette tige du lilas d'Espagne
que le vent pousse comme une balançoire

ce matin
pour la première fois depuis longtemps,
depuis jamais,
la terre n'est plus charbon ardent
elle pose un, deux pieds dans l'allée
le merle dit beaucoup de choses
mais le chien n'entend pas, fouillant les herbes,
humant la terre
fraîche, la terre,
mais pas trop fraîche, peut-être plus jamais
de ce froid qui tue la chair

ce matin
pour la première fois depuis longtemps,
depuis jamais,
elle est sortie pour n'être qu'elle
quoi que ce soit d'être soi
ni terre ni chien ni lilas mauve d'Espagne ni ce papillon jaune
couché sur les tiges par le vent qui monte de la vallée
pieds nus, elle est sortie
pour la première fois ce matin,
pour la première fois
sous le ciel qui ne pèse plus comme un couvercle

Publicité
Commentaires
C
Mifa...<br /> Ton texte sort du convenu...<br /> d'abord tu n'écris pas en "je"...<br /> Et puis tu oses sortir des sentiers trop fréquentés<br /> Il est très bon ton poème
K
Je ne suis pas fan de poèmes, mais là franchement, j'ai beaucoup aimé. Se lit tout seul, se chanterait presque
P
très joli poeme, Mifa. le rythme est très bon, et l'ambiance générale est très harmonieuse, je trouve<br /> <br /> bravo :))
N
Un texte rafraichissant comme un bonbon à la menthe. J'en redemande ! Bravo pour le rythme aussi.
O
J'aime beaucoup ce texte, son rythme et ses mots. Merci Mifa
Publicité