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Paroles Plurielles
26 mai 2008

11. Fin de soirée (Doris)

Je sors du garage avec une épouvantable migraine... Je viens de rentrer ma mobylette, une de ces vieilles Peugeot fox, celles que certains livreurs de pizza ont toujours ; increvables ces engins! Une fois de plus je suis rentrée sur le dos de mon fidèle destrier, un peu éméchée je dois l’avouer et avec cette satanée migraine. Je n’ai pas tellement envie de rentrer chez moi ; je suis bien dans le noir ou devrai-je dire dans le bleu. Il fait bon. C’est une nuit à rêvasser, à imaginer que le monde n’est pas ce qu’il est et que moi je ne suis pas qui je suis. C’est pas que je me déteste mais parfois on à simplement envie de savoir comment notre vie aurait été si…

Machinalement je m’assois sur le bord du trottoir. Aucun bruit dans la rue ne vient perturber mes pensées. L’un des chats du quartier se dandine en direction d’un endroit que probablement seul lui connaît.  J’ouvre mon sac pour sortir une cigarette, et je retrouve trois objets que quelqu’un m’a filé pendant la soirée. Ce sont des poupées. Pas de belles poupées, des poupées genre vaudou, ou plutôt des petites marionnettes pour spectacle raté. Elles ressemblent à des clopes toutes habillées. Elles me font penser à une ancienne famille de tziganes que j’ai vue en représentation de flamenco quand je suis allée en Andalousie. Je me suis toujours demandée ce que pouvait être leur vie. La danse et la musique depuis l’enfance, les paillettes, et la réalité. Dans ma vie à moi tout se mélange : les poupées colorées, la musique, la réalité et les paillettes. En fait je ne sais plus très bien où est la place de chaque chose. Parfois j’ai même l’impression que je ne suis moi-même que le rêve des autres. Un mirage nocturne. J’ai l’impression que ma vie ne m’appartiendra jamais, comme si j’étais l’un de ces personnages tziganes, entre les mains d’une jeune névrosée, qui à son âge roule encore en mobylette, avec quelques coups dans le nez. C’est étrange cette sensation de non liberté quoiqu’il arrive. Qu’est-ce qui me retient après tout ? A quoi suis-je enchaînée ? Peut-être à mes souvenirs, à mon passé… ou tout simplement à mes peut-être…

Je remballe, tout ça, mes cigarettes, mes poupées et mes pensées et je rentre pour décuver, il paraît que la nuit porte conseil. La migraine est toujours là mais je vais l'oublier comme les maux que m'a soufflée la nuit.

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Commentaires
R
j'aime bien ce texte. <br /> il est quelque peu nostalgique.
V
Une bonne nuit, là dessus, et il n'y paraîtra plus ;-))
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