Le refrain d'un cabotin (Plum')
J’ai volé mon âme à un clown parce que tant qu’à vivre ici, sur cette Terre de tarés, autant se marrer avant de mourir, se gondoler comme l’acrobate que je suis devenu, piquer et éperonner des pointes à pitres, tel est mon destin...
J’ai volé mon âme à un clown parce que je songe à être un singe qui donne le change, assis et bien calé au fond de mon siège mais dont la parole s’envole et vous surprend, comme une farce, en pleine face, telle est votre fatalité…
J’ai volé mon âme à un clown triste parce qu’artiste trompettiste dont le grimage défaitiste twiste avec le fatal futal de son costume customisé de roses irisées en velours rasé, je veux être, mesdames, l’auteur sans arme de vos larmes, telle est votre fortune…
J’ai volé mon âme à un clown nul parce que je voulais être une fois dans ma vie le bouffon qui bouffera et boira comme un trou sans fond en venant parasiter vos petites soirées conformistes, être l’équilibriste sans filet de vos folies bourgeoises, un petit tour de piste et puis s’en va, telle est mon existence…
Aujourd’hui, je regrette d’avoir volé mon âme à un clown car d’amuseur amusé je suis devenu l’abuseur abusé comme si un vilain rhume me bouchait les sinus et me rendait minus sans tonus aux accords nasillards, dans un corps de vieillard braillard.
Ainsi s’en va ma vie…