Vaincue, à genoux... (Coumarine)
J'ai la tête qui tourne.
Il vient vers moi…
Il me parle doucement. Il me dit : je t’aime. Mais moi, je ne suis pas là. Je suis ailleurs, dans mes longs cheveux noirs, derrière mes silences, au profond de mes pensées rebelles, dans mes terres de femme.
Vaincue, à genoux.
Il me dit doucement : je t’aime. Mais moi, je ne suis pas là. Je suis ailleurs, au plus sombre de ce ventre stérile, au bleu de mon désir d’enfant. Inutile.
Mon ventre a perdu la bataille, mes seins pourtant lourds et denses, resteront secs à jamais.
Je me déteste. Je le déteste avec son sexe orgueilleux, d’autant plus insolent qu’il vient me hanter, me cerner, me harceler, pénétrer mes cavernes, décharger ses humeurs belliqueuses.
Il me parle à nouveau, avec une infinie tendresse, caresse doucement ma peau qui aussitôt s’allume de mille étincelles. Mais je ne veux pas l’entendre : ne me cherche pas, ne me cherche plus, je suis à jamais cachée derrière mes longs cheveux désespérés. De femme au ventre plat.
Vaincue, à genoux…