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Paroles Plurielles
22 novembre 2005

Vaincue, à genoux... (Coumarine)

J'ai la tête qui tourne.

Il vient vers moi…

Il me parle doucement. Il me dit : je t’aime. Mais moi, je ne suis pas là. Je suis ailleurs, dans mes longs cheveux noirs, derrière mes silences, au profond de mes pensées rebelles, dans mes terres de femme.

Vaincue, à genoux.

Il me dit doucement : je t’aime. Mais moi, je ne suis pas là. Je suis ailleurs, au plus sombre de ce ventre stérile, au bleu de mon désir d’enfant. Inutile.

Mon ventre a perdu la bataille, mes seins pourtant lourds et denses, resteront secs  à jamais.

Je me déteste. Je le déteste  avec son sexe orgueilleux, d’autant plus insolent qu’il vient me hanter, me cerner, me harceler, pénétrer mes cavernes, décharger ses humeurs belliqueuses.

Il me parle à nouveau, avec une infinie tendresse, caresse doucement ma peau qui aussitôt s’allume de mille étincelles. Mais je ne veux pas l’entendre : ne me cherche pas, ne me cherche plus, je suis à jamais cachée derrière mes longs cheveux désespérés. De femme au ventre plat.

Vaincue, à genoux

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Commentaires
I
je note la même douleur dans "ta" femme et dans la mienne. Sans doute une douleur qui ne peut être que féminine... et qui doit nous venir de la nuit des temps.
C
Oui, c'est vrai Arcadia<br /> C'est ça qui est intéresant d'ailleurs dans l'aventure...<br /> La même consigne...<br /> des textes originaux...pour chacun des participants d'ailleurs
C
Bonsoir Jean...mais moi non plus, je ne me reconnais pas tu sais.. ce "je" n'est pas Coumarine, puisque je suis mère de famille nombreuse;-))<br /> Mais j'aime explorer des terrains inconnus<br /> Je suis "honorée" de ton compliment, sachant combien tu écris bien...à quand une petite participation?
N
Ton texte est très beau, sobre, émouvant. Même si je ne me reconnais pas dans ce genre de sentiment (on aurait beau jeu de dire que c'est parce que je suis un homme, mais bon... je connais aussi plus d'une femme qui n'a jamais ressenti le désir d'enfanter)...
A
lorsque j'ai vu le tableau d'olive je n'ai pas lu les différents textes, pour ne pas être imprégnée, mais je trouve surprenant ton texte et celui d'ilescook, ils se répondent en quelque sorte..un écho inversé..
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